Feux d’automne
La nature nous offre son dernier festival de lumières, ses derniers Feux d’automne, alors que nous nous enfonçons dans la saison sombre, la saison de la Vieille qui emplit son chaudron d’où toute nouvelle vie jaillira ; tout comme l’enfant se développe dans la chaude obscurité du ventre maternel, la terre est un doux utérus au sein duquel se prépare le plus beau des printemps.
Pour l’heure, tout meurt autour de nous dans un flamboyant au-revoir, dernière étincelle resplendissante, comme si tout le soleil collecté tout l’été se consumait avant la grande nuit.
Ballade bretonne
Dans la rousse garenne,
Par une brillante journée,
Le vent était comme j’aime,
Puissant mais doux
Murmurant à mon oreille
Et tressant mes cheveux
Gonflant mes poumons
D’un air de vie si joyeux
Que mon coeur enflait de bonheur
Geais ! Pardon de vous avoir dérangé,
Promis, je me ferais plus petite
Invisible comme le petit peuple.
Assise dans la terre odorante
Humus nourricier qui embaume
J’ai fermé les yeux et goûté
Cette paix bienvenue
Me fondant dans ma belle campagne
Aux douces formes rondes et valonnées
Vent continuait de m’insuffler sa force
Tandis qu’un sourire naissait sur mes lèvres
Je t’aime tellement ma terre des vents
Au loin, tes petites maisons aux toits d’ardoises
Enchâssées par leur haie protectrice
Soudain trois fiers corbeaux
Maîtres du ciel en cette saison
Venus surveiller le champs au maïs
Quelques embruns sur mon front
Un frisson de fraîcheur dans mon cou
Je me sens bien
Comme un premier matin du monde
Il est temps de m’en retourner vers les miens
Apaisée et ressourcée
Auréolée du tendre soleil d’automne
Monique Tedeschi
(14 novembre 2005)
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