Entre tissages et apprentissages 🙂

par | Jan 18, 2011 | Fée main, Classe 1, Classes, Contes et légendes, Pédagogie Waldorf-Steiner, Tissage | 2 commentaires

Entre tissages et apprentissages

Entre tissages et apprentissages pour une journée assez légère ; j’avais prévu peu d’apprentissages ayant encore à finir de rattraper notre retard dû à notre semaine de grippe.

Après la lecture, une petite dictée et les exercices d’écriture, j’ai lu le conte « La licorne et le Saltimbanque » qui nous avait été donné sur le forum A la maison selon Steiner.

Histoire : La licorne et le saltimbanque

Dans le temps d’on ne sait quand, au pays d’on ne sait d’où, un seigneur déjà vieillissant habitait un château en haut d’une montagne.

Ce seigneur avait un trésor, jalousement gardé dans la partie la plus reculée de sa fastueuse demeure. Son trésor était une bête fabuleuse, une licorne à la crinière d’or qu’il avait capturé dans les bois alentour du château.

Chaque soir, à l’heure du crépuscule, il se faisait apporter un candélabre et allait rendre visite à sa captive.

Celle-ci était très belle : son pelage blanc semblait fait de soie douce, sa crinière et sa queue, glissaient jusqu’au sol en une cascade d’or…Et ses yeux immenses et noirs disaient toute sa détresse.

Chaque fois, le seigneur s’asseyait près d’elle et lui disait :

 » Beauté de mes rêves, lumière de mon cœur, douceur de ma vie…Vous le savez- que je vous aime ? Pourquoi n’avez-vous encore rien mangé aujourd’hui ? « 

Car le seigneur remarquait tout de suite que le foin était restée intact dans le râtelier d’argent, qu’aucune pomme n’avait disparu du saladier de nacre, et qu’il restait encore tout les épis de maïs offert à la belle.

Invariablement, la licorne qui savait parler répondait :

 » Oui, je le sais que vous m’aimez, seigneur. Mais votre amour n’est pas celui que j’attends. « 

Et invariablement, le flambeau tremblait dans la main du seigneur, l’animal détournait la tête et l’homme s’éloignait, le dos voûté, le cœur en peine.

Par un après-midi de neige, sur le chemin menant au château, un vieux cheval tirait une roulotte rouge et bleue bringuebalante et conduite par un jeune homme qui chantait à tue-tête sans souci des flocons qui tombaient. Près de lui, emmitouflé dans une redingote à brandebourgs dorés, un shako mal arrimé au sommet du crâne, un petit singe grimaçait en se donnant des airs de cocher indispensable ! Derrière, une chèvre suivait la roulotte avec philosophie ; une très vieille chèvre qui avait fini par se croire la plus intelligente de son espèce parce qu’elle l’entendait dire chaque soir de représentation.

Ce cirque de  » trois fois rien  » arriva à la porte du château alors que la tempête redoublait. Le petit singe tira à quatre mains la chaîne de la cloche et la grille s’ouvrit aussitôt. Le vieux cheval, fourbu, n’aurait pas fait un pas de plus !

En échange de l’hospitalité, le saltimbanque promit des merveilles sans fin. Le soir même, dans une grande salle illuminée de chandelles, il donna une représentation au châtelain et à sa domesticité. Sur la croupe du cheval tant bien que mal galopant, il exécuta des culbutes, il réussit des équilibres, des pirouettes gracieuses, des voltiges musclées. Il offrit des rires en liberté, dont le seigneur avait perdu souvenance. Il incarnait la jeunesse et la joie de vivre.

La chèvre compta jusqu’à dix, fière de montrer son savoir ; et le singe fit mille courbettes et grimaces, imitant les domestiques et le seigneur.

Le public s’extasiait, riait de bon cœur et applaudissait à tout va !

–  » Vous nous avez bien divertis, jeune étranger, lui dit le seigneur à la fin du spectacle. Ce château est à vous aussi longtemps qu’il vous plaira d’y demeurer. Vous pouvez visiter toutes les pièces, des caves jusqu’aux combles. Toutes sauf une. N’ouvrez jamais, s’il vous plait, la porte rouge frappée d’un fer à cheval en or ! « 

Ainsi, tout l’hiver ils restèrent à l’abri et au chaud.

Le jeune homme visita tout le château de fond en comble comme son hôte le lui avait permis. Il parcourut les salons aux portraits de nobles dames dans leurs cadres somptueux. Il monta des escaliers, descendit sur des rampes ouvragées. Il traversa des chambres, des salles de garde, des cuisines remplies de marmites et de marmitons, des écuries peuplées de fiers alezans ; et au bout de sa course, il buta sur la porte rouge frappé d’un fer à cheval d’or !

Il y revint plusieurs fois, refusant de manquer à la parole donnée. Mais la curiosité et l’ennui furent les plus fort. Il envoya une nuit son ami singe à la recherche de la clef qui ouvrait la porte interdite. Celui-ci la trouva posée sur la table de nuit, juste à côté du roi endormit.

Il entra donc.

La licorne leva la tête.

Il vit d’abord sa robe pure autant que les neiges qui tombaient encore sur les forêts, sa crinière plus blonde qu’une coulée de lumière, ses yeux au regard de nuit et sa corne torsadée sur le front.

Elle vit sa silhouette souple, son air rieur que ne gâtait en rien le fait d’avoir désobéi. Elle décela un parfum de jeunesse, une odeur d’herbe nouvelle, de fruit acidulé, et de petit matin ensoleillé.

Il s’approcha. Elle le regarda s’approcher. Il avança la main, elle avança la tête. Et chacun sentit son cœur fondre de plaisir, et d’amour.

Ainsi, tout l’hiver, à l’insu du seigneur, le jeune homme rendit visite à la licorne ; qui de désir de vivre avait retrouvé l’appétit !

Mais à chacune de ses visites, le seigneur voyait que quelque chose avait changé. Il était heureux qu’elle mange à nouveau, et de voir la lumière revenir dans ses yeux. Il s’imaginait qu’enfin elle s’était habituée, et peut-être aussi qu’elle l’aimait un peu…

Entre tissages et apprentissages

Un soir où il la trouva encore plus rêveuse qu’a l’accoutumé, il lui demanda :

–  » Belle, pourquoi ne pas m’accueillir avec davantage de joie ? Vous savez qu’on vous aime et…

– Si vous m’aimez…

– Oui, coupa le seigneur (qui entendait mentionner son amour pour la première fois)

– Alors, laissez-moi partir avec lui !

– Vous, partir ? Jamais !

– Je vous en prie ! Je pourrais remplacer son vieux cheval quand il sera fatigué. Laissez-moi partir !

– Vous voulez, belle à la robe blanche, tirer une roulotte branlante en compagnie d’une vieille chèvre, d’un singe déguisé et de ce jeune….. ?

Le regard de la licorne se fit si doux, si humble, si suppliant que le seigneur n’osa pas terminer sa phrase. Mais très vite, il reprit :

– Vous voulez, vous, la reine de ma vie, tourner sur un tapis élimer, affubler votre corne d’un panache mité comme un cheval de cirque… ? ? ?.

Le regard de la licorne se fit plus doux encore. Jamais le châtelain ne l’avait vu ainsi. Il enfouit son visage dans ses mains, puis dit :

– Pourquoi ?

La licorne avait fait un pas en avant :

-Par ce que…Je l’aime !

Un long silence s’installa entre eux.

Finalement, le vieillard se leva et se dirigea lourdement vers la porte, les épaules voûtées. Il entrouvrit la porte, comme pour sortir, hésita, puis se tourna vers la licorne et lui dit :

– Faites-moi auparavant, une promesse, s’il vous plait !

– Laquelle seigneur ?

– Promettez-moi de revenir vers moi chaque année jusqu’au jour de ma mort, et de me rapporter chaque fois les couleurs de l’ailleurs que vous aurez goûté.

La licorne alors s’approcha de lui, et posant ses tendres naseaux sur son épaule, elle murmura :

– Je promets !

Le vieux seigneur esquissa un geste léger sur les naseaux de velours et eut un pauvre sourire. Puis il ouvrit en grand la porte et s’effaça pour laisser passer sa belle. Celle-ci s’élança et son galop résonna dans les couloirs avant de diminuer, diminuer, diminuer

Elle courut rejoindre le jeune homme et sa petite troupe qui se préparaient à quitter le château.

Dés qu’ils se furent assez éloignés, la belle licorne se transforma en une jeune fille aux longs cheveux d’or, à la peau tendre et soyeuse et aux grands yeux noirs.

Désormais, elle vécue heureuse avec le jeune homme ; mais jamais elle n’oublia sa promesse, et jusqu’au jour de la mort du vieux châtelain, elle revint chaque année lui offrir les fruits cueillis en chemin ; reprenant pour l’occasion son apparence de licorne.

Cette très belle histoire a beaucoup touché mes deux grandes fan de licornes.

Dessin

Je leur ai proposé ce dessin qui leur a plu mais qui s’est révélé plus complexe que je ne le pensais.

Entre tissages et apprentissages

Entre tissages et apprentissages

Entre tissages et apprentissages

Enora a été bien éprouvée dans sa confiance en elle, ça se voit sur sa création ci-dessus. ; cela faisait bien longtemps que cela n’était pas arrivé. Je suis quand même contente qu’elle soit allée au bout de son dessin

Entre tissages et apprentissages

Nous les avons travaillé avec les pavés de cire Stockmar (avec lesquels je me familiarise pour la première fois) et les superbes crayons Lyra que les fées ont eu pour Noël, qui sont d’une douceur extraordinaire.

Travail manuel : tissage

On disait bien que c’était une semaine entre tissages et apprentissages ! Et comme les filles apprennent à filer et tisser depuis l’an dernier, on en profite.

Alors, cette semaine, en travaux manuels, les filles ont chacune à réaliser un tissage avec les petits métiers qu’elles ont eu à Noël.

Enora a commencé un tissage en rond :

Entre tissages et apprentissages

Je suis épatée, elle se débrouille bien. En effet, alors que j’appréhendais le tissage en rond comme assez basique, je m’aperçois que c’est en fait bien plus complexe que je ne le pensais, et pourtant, j’ai plusieurs métiers à tisser, je ne suis pas à mon premier montage de tissage, comme quoi !

Gwendolyne, quant à elle, après un départ laborieux, est finalement venue à bout de ses résistances et tisse avec plaisir sur un petit métier rectangulaire.

Entre tissages et apprentissages

Elle fait d’ailleurs un tissus bien régulier, ce qui ne m’étonne pas du tout d’elle. Tissages et apprentissages, ça va bien ensemble !

Entre tissages et apprentissages

Pendant ce temps-là, de mon côté, j’avançais sur mon tricot Fair Isle pour l’anniversaire de mon chéri.

Entre tissages et apprentissages

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Crédit photo Aurore de Hulster

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