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Le changement des six ans (1)

par | Jan 19, 2011 | Classe 1, Classes, Pédagogie Waldorf-Steiner | 0 commentaires

Le changement des six ans

Il y a quelques temps Apasdelutin a fournit un énorme travail de traduction de certains textes fondamentaux concernant le passage des six ans. Elle m’avait autorisé à diffuser son travail ici, ce que je n’avais pas pu faire avec la grippe et le lumbago. J’y remédie maintenant. Bien que ses traductions se trouvent également sur son blog, je considère que ce genre de textes doivent être largement diffusés, à partir de supports multiples, afin de permettre au plus grand nombre de les lire.

La partie 2 du Changement des six ans est ICI. Et vous avez la partie 3.

Le premier texte est la traduction d’un article de Carrie du blog The Passageway (tout le blog est fabuleux, mais en anglais, ce qui est limitatif pour ceux et celles qui ne lisent pas la langue de Shakespeare).

Préparation à la classe de première année Waldorf

26 avril 2010 par CarrieLa préparation à la rentrée vous semble encore loin ? Pourtant, cette période de l’année est idéale pour commencer à y songer. Pour ceux d’entre vous qui ont un ou des enfants de 6 ans et qui envisagent d’instruire en famille selon la pédagogie Waldorf, c’est une décision importante. La norme en vigueur dans l’enseignement Waldorf, c’est que votre enfant doit avoir vécu sept Pâques avant de débuter la première année. Je recommande fortement de démarrer en première année lorsque votre enfant est au plus près de sept ans que possible, afin que votre enfant ait sept ans durant la majeure partie de la première année.

Il y a plusieurs raisons pour cela, que vous soyez d’accord ou non. L’instruction en famille est très différente de l’enseignement en école Waldorf, car il n’existe pas de groupe où les enfants plus âgés peuvent “porter” le plus jeune n’ayant que de six ans. Le second point, c’est que démarrer avec un enfant âgé de 6 ans en première année, et donc sept ans en deuxième année et huit en troisième année est que vous vous éloignez du programme Waldorf.

La troisième année introduit par exemple les récits de l’Ancien Testament, parce que cela va parler à un enfant de neuf ans, mais pas avant. Les mythes nordiques de la quatrième année sont assez sombres et plus adaptés pour un enfant qui a dépassé le cap des neufs années.

Une autre raison pour commencer en première année à six ans et demi au plus tôt ou aussi près de sept ans que possible, c’est que je n’aime pas voir la fin de ce cycle “rogné”. Les sept premières années destinées à vraiment s’incarner dans le corps physique vont conduire à la réussite scolaire plus tard… Si les parents ont besoin d’aide pour avoir plus d’idées pour accompagner les enfants de six ans, je suis sûre que nous pouvons tous nous aider à ce sujet !

Voici quelques articles concernant ce sujet :
http://www.waldorflibrary.org/Journal_Articles/firstready.pdf
http://www.christopherushomeschool.org/learning-more/articles-on-aspects-of-waldorf-education/articles-by-donna-simmons/first-grade-readiness.html

Signes habituellement utilisés pour détecter que l’enfant est éventuellement prêt pour entrer en première année

Proportions du corps et caractéristiques

Proportion du corps de 1/6

Perte de la graisse de bébé et de la “bedaine”

Etirement et croissance des jambes

La taille et le cou sont plus marqués

Les articulations sont plus visibles

Le pied n’est plus plat

Les traits du visage n’ont plus un aspect de bébé (un enfant qui n’a pas été en mesure de subir les maladies infantiles peut s’avérer entravé dans cette évolution)

Courbe en S dans la colonne vertébrale

Deuxième dentition

Habituellement, un enfant de première année doit avoir au moins une dent qui bouge. (Si les deux parents, cependant, ont été en retard dans ce domaine étant petits, ce facteur ne devrait pas être autant pris en considération pour cet enfant en particulier).

Capacités physiques

Marcher sur une courbe ou une ligne

Attraper et lancer une balle

Sauter sur chaque pied

Sauter les pieds joints

Marcher en croix (la main droite avec le pied gauche, etc.)

Monter les escaliers en alternant les pieds sur chaque marche

Faire des noeuds, des boucles, maîtriser boutons et fermetures

Utiliser les doigts avec dextérité (couture, tricot à doigt, jouer à des jeux de doigts, etc.)

Coordination yeux/mains notamment, mais cela peut ne pas être fermement établi jusqu’à l’âge de neuf ans

Ne pas être indûment agité ou léthargique

Serrer la main avec le pouce séparé des doigts plutôt toute la main

Développement social et affectif

L’enfant prêt pour l’école développe des sentiments pour les besoins des autres, certaines orientations – la conscience sociale ; faire des choses pour d’autres – la planification, en pensant à les choses qui ne sont pas encore. Il n’a pas besoin d’objets pour jouer, il peut maintenant visualiser et imaginer plutôt que de devoir nécessairement posséder des objets.

Ce qui montre la séparation du concept – le monde intérieur – à partir du précepte – le monde extérieur. Il peut créer des amitiés durables ; jouer à des jeux où l’un décide et l’autre obéit.

Autres aptitudes sociales et affectives

Capacité à participer aux activités offertes

Capacité à prendre en charge ses besoins : manger, boire, se laver et aller aux toilettes

Capacité à partager l’attention des parents ou d’un enseignant et d’attendre son tour

Capacité de suivre des instructions et mener à bien une tâche ou une activité

Pas trop dépendant d’un élément sécurisant (sucer son pouce, avoir un doudou, etc.)

Pas régulièrement en situation d’agresseur ou de victime, mais accepté par la plupart des autres enfants.

Dessin et Peinture

But conscient lors de l’élaboration des images
Dans la peinture, devient capable d’avoir en vue un objectif, tente de faire des formes ou de créer des effets spéciaux ; les peintures deviennent plus rigides, moins belles pour un temps, mais il se soucie moins du mélange des couleurs que des formes et dessins ; des constructions symétriques peuvent apparaître.

Contenu de l’image (principalement des dessins)

Des dessins symétriques, ce qui indique que la fonction double du cerveau a vu le jour ; maisons symétriques, souvent avec un arbre ou une fleur de chaque côté ; dessins symétriques dans lequel le document est divisé en deux moitiés, les arrangements sont de couleurs symétriques…

Des dessins qui rappellent le changement de dents, contenant des répétitions horizontales telles que les oiseaux qui volent, des rangées de montagnes, etc.

Des images avec une bande de ciel et de terre, manifestant une conscience de l’enfant du dessus et en dessous, plutôt que le sentiment de la plénitude.

L’utilisation de la diagonale (liée à la perspective). Escaliers en forme de triangles, par exemple.

Forme carrée pour la base de la maison

Des fenêtres avec des croix

Cheminée avec de la fumée (naissance de l’éthérique)

Des gens et des maisons sur l’herbe au bas de la page

La vie de l’âme

 Signes que l’enfant est prêt dans sa volonté

Des objectifs conscients et initiatives apparaissent dans le jeu, le dessin, les travaux manuels ; conscience de soi comme créateur dans la distinction entre l’intérieur (le désir) et l’extérieur (résultat).

A “la première puberté”, cela conduit à des sentiments caractéristiques de la solitude et de l’incapacité qui peuvent être exprimé ainsi : “Je m’ennuie”. C’est une étape importante, car elle conduit à la base du respect naturel qui se retrouve dans les premières années scolaires – la prise de conscience par l’enfant qu’il y a des choses qu’il ne peut pas encore faire aussi bien que l’adulte.

Utilisation des membres vigoureuse, active, l’enfant aime à déplacer des meubles lourds et des souches et utiliser tous les tissus disponibles pour jouer.

L’enfant aime faire des courses (encore une fois, cela révèle la conscience du but).

Signes que l’enfant est prêt dans la vie du sentiment

La période difficile de la première puberté est précédée par plus de calme : l’enfant gère mieux ses sentiments, les interventions d’adultes sont moins nécessaires

L’enfant enveloppe des objets tels que des cadeaux (l’enfant “s’enveloppe autour de l’objet”)

Aime l’humour, les blagues, les comptines, les jeux de mots, les mots rigolos

Peut réciter des poèmes, ou tenir plus longtemps la note à la fin de la chanson (commence à se situer dans le domaine du rythme)

Aime à chuchoter, avoir des secrets (distinction entre intérieur et extérieur)

Peut tenir à raconter ses rêves (l’âme a fait un pas vers l’intérieur), est conscient de la différence entre la vie intérieure et extérieure. (Attention qu’il ne se contente pas d’imiter mes adultes ou tout simplement de raconter une histoire, ne pas interroger les enfants sur les rêves.)

Les signes que l’enfant est prêt dans le domaine de la pensée

Développement de la pensée causale (utilisation de «si», «parce que», et «donc», par exemple). “Si je lie ces chaînes ensemble, elles atteindront l’aire de jeu.” On le voit également dans la volonté de relier les choses ensemble avec du fil (tout ce qui touche au lier ensemble montre la pensée causale)

L’utilisation correcte de la conjugaison

Aime la ruse, la planification et la tactique

Aime l’humour, se maquiller ou répéter des devinettes simples. Il est préférable que l’adulte n’introduise pas de devinettes ou énigmes à cet âge, elles sont appropriés pour les enfants plus âgés

La mémoire devient consciente, les enfants peuvent, à volonté ou sur demande, répéter avec précision des chansons et des histoires

Parle couramment et de façon claire et peut exprimer des idées aisément et de bout en bout

Peut se concentrer sur une tâche choisie pour 10 à 15 minutes

L’imagination ne dépend plus d’objets de jeu, mais l’enfant peut visualiser (par exemple, peut construire une maison et puis, au lieu de disposer le couvert, il peut tout simplement parler de ce qu’il imagine). Les conversations et discussions entre les enfants prennent une place importante.

Ils font de vraies questions, et non des questions constantes typiques des plus jeunes qui multiplient les « pourquoi » ou d’autres questions pour le fait de demander et de parler – et de se rassurer aussi (ajout de la traductrice).

École Waldorf de Detroit, 1999

Ma règle personnelle est donc que l’enfant ne devrait pas débuter la première classe avant sept ans, la seconde avant huit, etc., et que l’on peut très bien commencer en janvier, c’est là l’avantage de l’instruction en famille !

http://theparentingpassageway.com/2010/11/19/preparing-for-the-sixseven-year-change-the-importance-of-boundaries/

Note : je traduis la notion d’attachement parenting par celle de maternage et d’éducation respectueuse, faute de mots…

L’un des problèmes les plus pressants pour l’enfant d’âge préscolaire (enfants de trois ans et au-delà) est d’apprendre à faire face à des limites. Je constate que beaucoup de parents maternants, en particulier les jeunes parents, sont plutôt hésitants sur l’utilisation des limites.

Il semble qu’ils assimilent les limites au fait de ne pas être un bon parent respectueux des besoins de l’enfant. L’éducation respectueuse ne signifie pas laisser l’enfant faire ce qu’ils veut au détriment des besoins du reste de la famille.

Les enfants font forcément des expériences avec des limites pendant les années allant de trois à six ans et au-delà ! Un enfant de trois ans ou trois ans et demi voit propre volonté émerger et cherche à être confronté aux règles de la famille. Il est également important pour l’enfant de découvrir les règles sociales au-delà de la famille immédiate.

Un petit enfant a besoin de vous pour modèle. Nous sommes certainement gentils et respectueux à la maison, mais il y a aussi certaines manières d’agir à l’extérieur de notre maison en fonction de ce que nous faisons et de l’endroit où nous sommes. Quelles sont les règles de conduite dans le parc par rapport aux règles d’être dans un lieu de culte ? Ce sont des choses dont les petits enfants font l’apprentissage.

Un sentiment de bien et le mal ne peut être particulièrement suscité avant le changement de l’année des six/sept ans, mais cela ne signifie certainement pas qu’il faut laisser les choses aller, en attendant. Vous pouvez prendre votre enfant de quatre ans par la main pour aller dire vous-même “merci” au voisin qui lui a apporté un cadeau, même si votre enfant n’ose pas le faire lui-même.

Vous pouvez emmener votre enfant dans un endroit calme lorsqu’il a comportement qui dérange. Vous pouvez aider votre tout-petit de trois ans et demi ou quatre ans à faire un dessin pour le petit frère qu’il a frappé, par exemple.

Si vous pouvez commencer à mettre ces limites en place lorsque les enfants sont petits, lorsque ils auront entre sept et neuf ans, ils viendront vous voir en tant qu’autorité d’amour que vous êtes. Ils verront que ce que vous dites signifie quelque chose et votre voix sera un guide de sagesse. L’autorité d’amour du parent est souvent comme une conscience de l’enfant dans ses efforts pour développer sa propre morale et sa propre action droite.

Mais les bases pour cela débutent dans la petite enfance. Je grince des dents quand je vois des enfants de trois ans et demi, quatre, cinq voire six ans faire ce qu’ils veulent faire sans aucun égard pour les sentiments des autres parce que le parent ne le guide pas à ce sujet. Oui, les enfants ont des crises de colère, les enfants ont de la difficulté à jouer ensemble, mais c’est passager.

C’est la vie avec de petits enfants ! Toutefois, il est du devoir des parents de guider l’enfant vers des frontières qui existent, qui structurent et, oui, d’une manière douce. Il n’y a pas seulement une “voix” parentale qui agit avec le petit enfant. Il a besoin de votre présence physique.

Ce que vous faites aujourd’hui avec votre petit enfant est très important pour l’avenir de votre enfant et pour l’avenir de la société

Traduction Carine/Apasdelutin

Source : http://theparentingpassageway.com/2010/04/26/readiness-for-waldorf-homeschool-first-grade/

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Crédit photo Aurore de Hulster