Au pays des fleurs

par | Mai 18, 2011 | Classe 1, Contes et légendes, Fée main | 6 commentaires

Voyage au pays des fleurs

Toujours dans notre exploration des fleurs, nous avons utiliser dernièrement deux jolis contes et nous avons fait beaucoup d’aquarelles pour illustrer notre voyage au pays des fleurs  : au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs au pays des fleurs

Au pays des fleurs, histoire n° 1

Le pays sans fleurs

Conte australien

Comme il ne pouvait plus supporter les hommes et leur méchanceté, le plus puissant de tous les sorciers avait décidé de quitter son pays et de se réfugier tout au sommet de la plus haute des hautes montagnes. Aussitôt dit, aussitôt fait…

Un grand malheur s’abattit sur la nature ; toutes les fleurs, celles des bois, celles des prairies, celles des collines, celles des bords de mer, celles des berges des rivières et celles des lacs moururent instantanément. Pas une seule ne survécut, ce qui fit fuir tous les animaux, les oiseaux, les papillons et les insectes.

Après leur mort, le pays, jadis si beau et si fleuri, devint rapidement un désert, ne laissant aux habitants que leur imagination pour voir des fleurs. Mais les enfants, qui n’avaient jamais connu ces merveilles, ne voulaient pas croire les anciens.

« Vous ne racontez que des histoires » leur disaient-ils. Et ils s’en allaient tristes, dans les étendues grises d’un pays sans fleurs.

Parmi tous ces enfants, il en était un qui ne pouvait imaginer que tout eût disparu pour toujours. Lorsque sa mère, lassée de raconter l’ancien temps, se taisait, il réclamait encore et encore d’autres histoires, car il aimait entendre parler de la beauté des fleurs.

Il pensait que, lorsqu’il serait un homme, il partirait à la recherche du grand sorcier et lui demanderait de redonner de la couleur au pays.

Les années passèrent.

Un jour, il fut grand. Son amour des fleurs avait grandi avec lui. Il s’en alla donc trouver sa mère et lui dit : « Mère, je vais m’en aller à la recherche du grand sorcier et lui demander de nous rendre les fleurs. » Sa mère le regarda avec des yeux remplis d’effroi. « Mais fils, s’écria-t-elle, tout ce que je t’ai raconté n’était que des histoires !

Il ne faut jamais croire aux histoires. Je te disais ce que ma mère me racontait parce qu’elle l’avait entendu de sa mère, qui le tenait de sa mère. Malheur à toi ! Les fleurs n’ont probablement jamais existé. Tu aurais beau marcher mille ans, jamais tu ne trouverais le sorcier qui vit tout en haut de la plus haute montagne. »

Mais le fils ne l’écouta même pas, il prit son baluchon et s’en alla. Les gens du pays, qui le voyaient passer, se moquaient de lui. « Ce garçon est fou ! disaient-ils. Il n’y a que les fous qui croient aux histoires. »

Le jeune homme se dirigea vers le nord. Il marcha longtemps, longtemps, longtemps et arriva au pied d’une montagne, si haute que son sommet était invisible.

Il tourna autour de la montagne, mais ne vit aucun sentier, seulement de la roche et des cailloux. Il tourna encore et encore. Las de tourner, il se dit : « Il faudra bien que je découvre un chemin. Le sorcier a dû en prendre un pour atteindre le sommet. »

Il inspecta avec attention les rochers, et finit par découvrir une petite marche. En regardant de plus près, il aperçut une autre petite marche et puis encore une autre. Lorsqu’il leva les yeux vers le sommet de la montagne, il aperçut un escalier, et il se mit à grimper sans jamais regarder en bas pour ne pas avoir le vertige.

À la fin du premier jour, il s’arrêta sur une terrasse. Le sommet de la montagne n’était pas visible. Il en fut de même le deuxième, puis le troisième, puis le quatrième, puis le cinquième, puis le sixième jour. Il commençait à se décourager quand, au soir du septième jour, il aperçut enfin le sommet.

À force de courage et malgré la fatigue accumulée depuis sept jours, il parvint à l’atteindre, juste au moment où le soleil avait complètement disparu et où la nuit recouvrait entièrement le monstre de pierre. Arrivé tout en haut, il devina une source. Il se pencha pour y boire un peu d’eau. Au premier contact sur ses lèvres, toute sa fatigue s’évapora. Il se sentit fort et heureux comme jamais dans sa vie. Tout à coup, derrière lui, il entendit une voix qui lui demanda ce qu’il était venu chercher sur la plus haute des hautes montagnes.

« Je suis venu, dit-il, pour rencontrer le grand sorcier et lui demander de nous rendre les fleurs et les insectes. Un pays sans fleurs, sans oiseaux et sans abeilles est triste à mourir. Seule la beauté peut rendre les gens bons, et je suis certain que ceux de mon pays cesseraient d’être méchants si le sorcier leur redonnait les fleurs. »

Alors, le jeune homme se sentit soulevé par des mains invisibles. Il fut transporté délicatement vers le pays des fleurs éternelles. Les mains invisibles le déposèrent sur le sol, au milieu d’un tapis de fleurs multicolores.

Le jeune homme ne pouvait en croire ses yeux. Il y en avait tant ! Jamais il n’avait imaginé que les fleurs puissent être aussi belles ! Dans l’air, un délicieux parfum flottait, et les rayons du soleil jouaient sur le sol multicolore. C’était comme si des milliers et des milliers d’arcs-en-ciel dansaient. La joie du jeune homme fut si grande qu’il se mit à pleurer. La voix lui dit de cueillir les fleurs qu’il préférait. Il s’exécuta et en récolta de toutes les couleurs. Quand il en eut les bras chargés, les mains invisibles le reconduisirent doucement au sommet de la montagne.

Alors, la voix lui dit : « Rapporte ces fleurs dans ton pays. Désormais, grâce à ta foi et à ton courage, ton pays ne sera plus jamais sans fleurs. Il y en aura pour toutes les régions. Les vents du nord, de l’est, du sud et de l’ouest leur apporteront la pluie qui sera leur nourriture, et les abeilles vous donneront le miel qu’elles cherchent dans les fleurs. »

Le jeune homme remercia et commença aussitôt la descente de la montagne qui, malgré la quantité de fleurs qu’il portait, lui parut bien plus facile que la montée.

Quand il revint dans son pays, les habitants, en apercevant les fleurs et en respirant leur parfum, ne voulurent pas croire à leur bonheur. Puis, lorsqu’ils surent qu’ils ne rêvaient pas, ils dirent :

« Ah, nous savions bien que les fleurs existaient et que ce n’étaient pas des histoires inventées par nos ancêtres ! »

Leur pays redevint un grand jardin. Sur les collines, dans les vallées, près des rivières, des lacs et de la mer, dans les bois, dans les champs et dans toutes les prairies, les fleurs crûrent et se multiplièrent. Tantôt c’était le vent du nord qui amenait la pluie, tantôt le vent du sud, de l’est ou de l’ouest. Les oiseaux revinrent, ainsi que les papillons et tous les insectes, surtout les abeilles.

Désormais, les gens purent manger du miel, et la joie revint sur la terre. Quand les hommes virent leur pays transformé grâce au jeune homme qui avait osé ce que personne n’avait cru possible, ils lui demandèrent d’être leur roi. II accepta et devint un roi bon, courageux et intelligent. « Rappelons-nous, disait-il, que c’est la méchanceté des hommes qui a entraîné la disparition des fleurs de notre pays. »

Et comme personne ne voulait recommencer à habiter un désert et à être privé de miel, chacun s’efforça désormais d’être aussi bon que possible pour ne plus jamais fâcher le grand sorcier.

Au pays des fleurs, histoire n° 2

Les amandiers d’Algarve

Conte portugais

Il était une fois, un prince maure qui régnait sur le royaume de Silves, à l’époque où tout le sud de la péninsule ibérique était sous occupation arabo-musulmane. On le disait bon, savant, raffiné et aimé de ses sujets.

Un jour, un drakkar viking vint aborder les côtes de ce pays que l’on nomme aujourd’hui l’Algarve. Ces gens venus du nord espéraient obtenir les faveurs du prince et lui amenaient un grand nombre de présents.

Parmi les cadeaux se trouvaient des esclaves et parmi eux il y avait une jeune femme blonde dont la beauté toucha aussitôt le coeur du souverain.

Il s’agissait de Gilda, la fille d’un roi dont les terres avaient été pillées et brûlées…

Ses yeux et ses gestes ne reflétaient pourtant ni colère ni amertume. La princesse était douce et gracieuse. Les jours passant le prince en tomba éperdument amoureux, si amoureux qu’il finit par l’épouser.

On dit que les fêtes données à cette occasion durèrent un mois. Elles firent grande impression et on en parla bien au-delà des frontières.

Le prince et Gilda vécurent heureux pendant toute une année puis le délicat sourire de la jeune femme s’effaça peu à peu et son regard se fit de plus en plus triste.

La princesse murmurait toujours le même mot dans son sommeil et le prince s’en inquiéta.

Il fit venir devant lui, un de ses serviteurs originaire du nord et lui demanda la signification des paroles que prononçait la belle Gilda toutes les nuit lorsqu’elle était endormie.

–  » Ce mot, mon seigneur, signifie : neige !  » répondit-il.

La princesse avait donc la nostalgie de son pays enneigé et elle se mourait de mélancolie.

Le prince était malheureux et avait besoin de réfléchir, il prit son plus beau pur sang et alla galoper sur les collines des alentours.

Il chevaucha son étalon pendant des heures, s’enivrant d’air pur et de senteurs. On était à la fin du mois de janvier et le printemps commençait à se montrer.

Lorsque le prince, épuisé, sortit de ses pensées, il ouvrit les yeux et découvrit devant lui des champs d’amandiers à perte de vue. Les pétales de leurs petites fleurs volaient au vent puis se déposaient sur le sol pour former un immense tapis blanc et épais.

Le prince sourit et pensa que Dieu était grand. Il venait de lui apporter la solution pour redonner le sourire à son épouse.

Aussitôt rentré au château il convoqua ses agronomes. Il fit déraciner et replanter les amandiers dans la cour et les alentours de son palais.

Le lendemain dans l’après-midi, lorsque les travaux furent finis, il mena la princesse jusqu’à la plus haute tour de l’Alhambra.

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit le sol d’une blancheur infinie.

– De la neige ! s’écria-t-elle.

La princesse mélancolique retrouva toute sa joie de vivre et offrit à son époux de merveilleux enfants blonds qui chaque année à la fin du mois de janvier, découvraient des champs couverts de neige dans un pays où il fait pourtant toujours doux.

On dit que c’est en l’honneur de cette belle et grande histoire d’amour que l’Algarve est aujourd’hui la terre des amandiers.

 

méditations

Crédit photo Aurore de Hulster

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