Le festival d’Ostara

Le festival de l’équinoxe de printemps est souvent appelé Ostara ; ce nom est basé sur le paganisme germanique. Ēostre ou Ostara (Ancien anglais du Northumbrian : Ēostre) est en fait une déesse du paganisme germanique. Le mot Ēostre dérive du proto-germanique « Austrō » dont la traduction est « briller ».

Le philologue allemand, juriste et mythologue, Jacob Grimm écrivait dans sa « Deutsche Mythologie » de 1835 :

« Cette Ostarâ, comme l’Eástre anglo-saxonne, doit, dans la religion païenne, avoir été un être supérieur, dont l’adoration était si fermement enracinée, que les professeurs chrétiens ont toléré le nom et l’ont appliqué à un de leurs plus grands anniversaires. »

Ostara, d’après lui, semble donc avoir été une divinité de l’aurore rayonnante, un spectacle qui apporte la joie et la bénédiction, dont le sens pourrait être facilement adapté au jour de la résurrection par l’Église chrétienne. Ainsi, les feux de joie qui étaient allumés à Pâques, l’eau tirée le matin de Pâques réputées pour ses capacités de guérison, par exemple, dont l’esprit est profondément connoté par une spiritualité de la terre…

Ostara est aujourd’hui très communément considéré comme un festival marquant l’équilibre. Le jour le plus long et la plus longue nuit se côtoient ; ce n’est plus vraiment l’hiver, mais pas encore le printemps.   Le moment est marqué par la renaissance de la nature et le retour du dieu qui vient se joindre à la vierge pour apporter une nouvelle vie et la fertilité aux saisons de croissance à venir.

Pour les spiritualités de la terre, c’est un jour de préparation. Effacer et nettoyer les vieux outils et les consacrer à de nouveaux travaux. Bénir les graines pour la plantation de printemps, ou commencez un jardin en nettoyant le terrain et en labourant le sol, sont des activités qui peuvent être solennellement accomplies lors de ce festival.

Dans la pédagogie Steiner, une histoire est toujours nécessitée pour la célébration d’un festival, même avec des grands enfants. Pour l’occasion, je vous ai traduit une histoire de l’anglais ; on trouve l’original ici. Son auteur est John T. Mainer et son histoire est sous Licence Creative Commons.

Ostara

Ostara et la danse des lapins

À l’aube de l’âge de l’homme, quand les tribus des être humains furent nouvellement formées, et firent leurs premiers pas en Midgard, Ostara était souvent vue apportant le printemps dans les champs, dans les forêts et dans les marais. Les tribus des hommes regardaient avec étonnement Ostara marcher sur la terre et tout se réveiller derrière elle. Pendant qu’elle marchait, les premières pousses traversaient les restes de neige fondante et saluaient le doux soleil de Sunna ; quand elle souriait, les premières fleurs fleurissaient et l’air devenait doux et frais. A son côté, volait un oiseau blanc, gracieux et joyeux. Le chant de son compagnon appelaient toujours les oiseaux printaniers de l’extrême sud, afin qu’ils retournent aux terres du nord, et apportent avec eux les brises océaniques qui enflammaient le cœur des jeunes hommes.

Les tribus étaient reconnaissantes à Ostara, et voulaient lui rendre grâce d’une manière qui lui était agréable, et pour cela ils regardaient les lapins. En effet, tout l’hiver, Ostara dormait, car elle ne peut supporter le contact d’Ymir, et fuit la venue de la neige. Quand Sunna se tourne à nouveau face au monde, et que les neiges des Géants Frost retournent à leur solide montagne, les lapins appellent Ostara pour qu’elle se réveille. Alors, au printemps, les lapins dansent. Sur la terre, en un sauvage abandon, les lapins saluent et dansent ; ils éveillent Ostara qui est endormie, car son retour apporte le printemps.

Année après année, Ostara se réveillait ainsi lors de la danse des lapins ; année après année son oiseau, ce gracieux compagnon, regardait cette danse des lapins, et se languissait de se joindre à eux. Lors d’une année connue seulement en chanson comme « l’année du lapin », est venu le grand changement. En cette année, un lapin de proportion héroïque avait été élevé, un champion de sa race qui se moquait des renards, et défiait les faucons par sa force. Il ne quittait pas des yeux le doux oiseau d’Ostara, pour sa grâce et sa beauté qui l’appelaient comme aucune lapine n’aurait pu le faire. Vint le printemps de l’année du changement, et il dansa pour lui. Il dansa avec l’abandon sauvage de sa race, il dansa avec le feu que Freya accorde aux amoureux, et la rage qu’Odin accorde aux condamnés.

C’était la danse des danses, par un champion animé d’un amour extraordinaire, et il l’enchanta avec un sort plus puissant que n’importe quelle devineresse avec ses runes. Tandis qu’Ostara riait, Son compagnon regardait, paralysé ; ses yeux d’oiseau fixés comme ceux des faucons de chasse, sa tête se balançant sur la mesure. Incapable de se contenir plus longtemps, il vola de l’épaule d’Ostara au sol. D’abord majestueusement, de toute sa grâce emplumée, puis rapidement dans un bruissement d’aile soyeuse, il dansa avec son prétendant. Ils dansaient ainsi en rond, sauvages comme tout cercle d’Alfar1, éclairé par le feu de Freya.

Ne souriant plus, Ostara regarda son compagnon danser avec son seigneur à fourrure. Il était clair que son oiseau avait donné son cœur à ce prince lapin. En avançant vers le cercle, Ostara arrêta les danseurs d’un coup d’œil. Les lapins tremblaient devant le regard de la déesse, mais le champion se tenait sans crainte, enraciné dans son amour, l’oiseau blanc à ses côtés.

Ostara souriait doucement, et l’oiseau s’inclina profondément et chanta un chant d’amour, l’amour éprouvé pour un ami de si longue date, l’amour d’une femme pour un homme, un amour qui s’accomplit sur l’éternité. Ostara entendit le chant, et son cœur fut ému. Elle s’agenouilla et embrassa son compagnon, et quand elle se leva de nouveau, il y avait une lapine resplendissante au milieu d’un tas de plumes douces.

Quand Ostara s’éloigna, le champion des lapins emmena son nouvel amour dans le terrier, son nouveau foyer. Alors que la neige reculait, les lapins se mirent à danser encore, pour réveiller Ostara. Dans le sillage de l’Année du changement, Ostara se réveilla tristement. Elle marchait seule dans le monde, et Sa venue n’apporta aucune vie, car son cœur était lourd de tristesse. Les tribus des êtres humains étaient inquiètes, car le printemps n’apportait aucune vie ; alors les prêtres et les femmes sages dirent de regarder les lapins, car ils détenaient le secret de ce printemps terrible. Les chasseurs les plus rapides et les meilleurs parcouraient la terre, non pas pour tuer, mais pour regarder les lapins détenteurs du secret de ce terrible printemps.

Quand Ostara atteint les terres du fameux lapin et de Son compagnon perdu, elle vit tous les lapins dansant en cercle, et dans le centre deux lapins se tenaient devant un monticule de plumes. Comme Ostara approchait, les lapins qui dansaient se séparèrent, s’inclinant devant elle. Elle regarda avec tristesse Son ancien compagnon ; les deux lapins se tenaient debout, s’écartant un peu pour montrer à Ostara le secret qu’ils cachaient. À l’intérieur du nid de plumes se trouvaient une douzaine d’œufs, et dans l’un d’entre eux était en train d’éclore un petit lapin remuant.

Tandis que le lapin triomphait de la coquille avec un piaulement, le cœur d’Ostara fondit comme la neige qui s’évanouit, et elle se mit à rire, portant ce petit « poussin » à sa joue, elle fit un joyeux pas de danse au milieu des lapins. Alors qu’Elle dansait, le printemps éclata, le champ se couvrit de fleurs, les arbres connurent une nouvelle croissance, et le ciel fut plein des chansons des oiseaux enfin de retour.

Les chasseurs portèrent ce mot aux diverses tribus des êtres humains, et on murmura parmi les sages comment, non seulement la danse, mais aussi une offrande d’œufs gagna le cœur d’Ostara et fit naître le printemps.

Dorénavant Ostara fut honorée par toutes les tribus avec des offrandes d’œufs au printemps. Ici finit notre histoire pour aujourd’hui. L’histoire de son nouveau compagnon, le lapin d’Ostara, est pour un autre jour, mais c’est néanmoins un conte digne d’être chanté.

© John T Mainer, March 08 2007  

 Creative Commons Attribution-NoDerivatives License.

1Alfar, le nom des Elfes en vieux Norrois. Il s’agit donc d’un « cercle de fées » comme ceux décrits dans nos propres contes.

Pour télécharger la traduction de cette histoire au format pdf, cliquez ci-dessous :

Ostara

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