Nouvel An chinois, année du chien

par | Fév 13, 2018 | Pédagogie Waldorf-Steiner, Autres festivals, Célébrations, Chinois, Contes et légendes | 0 commentaires

Nouvel an chinois : l’année du chien

Voilà une semaine bien chargée, car, cette année, le nouvel an chinois tombe le vendredi 16 et c’est l’année du chien.

Dans notre famille, nous aimons beaucoup marquer cet événement, sans doute du fait d’une longue familiarité avec la culture chinoise (et un goût certain pour sa cuisine, il faut le dire…)

Quelques mots sur le chien dans la mythologie chinoise

Les Chinois considèrent le chien comme un animal de bonne augure. Si un chien arrive dans une maison, il symbolise l’arrivée de la fortune.

Traditionnellement, en Chine, le nouvel an est célébré en faisant sonner des cloches, en allumant des pétards, et en regardant les danses du lion. Les familles se réunissent, nettoient leur maison afin de bannir la mauvaise fortune. Des enveloppes rouges contenant de « l’argent de la chance » sont distribués aux enfants, accompagnant des souhaits adressés aux enfants pour qu’ils grandissent en bonne santé. Les familles décorent leur maison avec des bannières, des décorations en papier découpé rouge et des peintures appropriées pour le Nouvel an chinois.

Le chien est présent dans la mythologie chinoise ; on le trouve en tant qu’animal accompagnant un héro, ou encore en tant qu’ancêtre à l’origine de certains groupes ethniques, ou aussi à l’origine d’un mythe agraire comme animal donnant la première provision de grain, et, bien sûr, il préside à l’une des 12 années du cycle chinois. C’est dire son importance.

Dans la droite ligne de ce que j’écrivais dernièrement à propos d’une célébration de la St Valentin, il est très facile de préparer simplement un Nouvel An chinois. C’est une fête faisant appel à de multiples symboles, ce qui permet d’en tirer de nombreuses exploitations pédagogiques.

Comme toujours, le plus simple sera de trouver d’abord une histoire, puis des activités à faire ensemble.

Voici quelques idées :

Histoire

Je vous propose deux histoires que j’ai traduites de l’anglais.

La première est parfaite pour les plus petits, avec un motif qui se répète, une candeur et une fraîcheur convenant à la toute petite enfance.

La seconde est un conte ; de ce fait, elle contient quelques éléments plus dramatiques et un fond symbolique plus profond. Elle s’adaptera mieux aux enfants de 7-8 ans et plus.

Comment l’homme et le chien sont-ils devenus amis ?

Un jour, longtemps avant que les chiens ne deviennent nos meilleurs amis parmi le règne animal, un chien se promenait dans un ravin de montagne. Alors qu’il regardait et se déplaçait, il commença à réfléchir.

« Eh bien, j’ai mes limites », pensa ce chien. « Il n’y a aucun doute là-dessus. Ce que je dois faire, c’est être le compagnon d’un autre animal, et ensemble nous pourrons apporter quelque chose à la table ».

Peu de temps après, le chien repéra un lapin qui traversait le ravin.

« Aha, on y va ! », pensa le chien, et il courut après le lapin, pour finalement le rattraper.

« Dis-moi, Lapin, » dit le chien, « soyons amis et partenaires ! Qu’en dis-tu ? »

« Très bien ! » dit le lapin.

Cette nuit-là, après leur premier jour de partenariat, ils se couchèrent tous les deux pour dormir. Soudainement, le chien entendit quelque chose, et, comme vous le savez, l’habitude des chiens, dans ce cas-là, est d’aboyer !

« Hé ! Hé ! Hé, Chien ! », murmura le lapin tout à coup agité. « Arrête ça, tu veux ! Si tu continues à aboyer, le loup est sûr de nous entendre et de trouver où nous sommes, alors nous aurons tous les deux de gros problèmes. »

Le chien vit à quel point le lapin était effrayé et pensa : « Alors, il a peur du loup. C’est l’animal avec lequel je dois faire équipe, et non pas avec un lapin timide ! »

Le lendemain, après quelques recherches, le chien localisa le loup et s’approcha de cet animal plus gros.

« Loup, j’ai une offre pour toi ! Et si toi et moi nous devenions partenaires et amis ? » demanda le chien.

« Très bien, Chien », répondit le loup. « Soyons amis et partenaires. »

Donc, les deux nouveaux amis et partenaires passent leur premier jour ensemble, et quand la nuit tombe, ils se préparent à dormir. Soudain, le chien entendit quelque chose.

« Wouaf ! Wouaf ! Wouaf ! » aboya le chien.

« Hé, Chien ! » siffla le loup. « Arrête ça tout de suite, es-tu fou ? Veux-tu que le léopard nous trouve et nous mange ? »

Hmm, pensa le chien, ce loup a autant peur du léopard que le lapin de lui. Pourquoi passer mon temps avec le loup ? C’est le léopard que j’ai besoin de trouver !

Alors le chien mit fin à son alliance avec le loup et chercha le léopard. Au fond des montagnes, il trouva le gros chat.

« Je te salue Léopard », dit Chien. « Et si toi et moi nous devions amis et partenaires ?

« Pourquoi pas ? » répondit Léopard. « Voyons comment ça se passe. »

Les deux venaient juste de passer leur premier jour ensemble et étaient maintenant prêts à s’allonger pour la nuit quand soudainement Chien entendit quelque chose et commença à aboyer comme un fou.

« Chien ! Chien ! » murmura Léopard. « Que fais-tu ? Tu veux nous tuer tous les deux ? Tes aboiements vont mener le tigre ici. »

Hmm, pensa Chien, ce léopard est aussi effrayé que le lapin et le loup ! Quelle perte de temps! La première chose que je ferai demain matin, c’est de rejoindre le tigre.

Et donc le lendemain matin, le chien dit au revoir au léopard et alla voir le tigre.

« Bonjour, Tigre ! » dit le chien, après avoir enfin trouver le tigre qui se tenait sur une butte. « Et si on unissait nos forces ? Nous devienrions partenaire et copain ? »

« Hmm », dit le tigre, « Très bien, qu’il en soit ainsi… »

Et ainsi le chien devint le compagnon et l’allié du tigre, partageant tout. Puis vint leur première nuit ensemble. Il était proche de l’heure du coucher quand le chien, entendant un bruit quelque part dans les buissons, se mit à aboyer.

« Oh la la ! Chien, que diable fais-tu ? » demanda le tigre à voix basse. « Te rends-tu compte qu’avec tout ce tintamarre que tu fais, tu vas attirer l’attention du chasseur ? »

année du chien« Le quoi ? »

« Le chasseur », continua le tigre, « l’homme ! S’il nous entend, nous sommes morts ! »

Alors, pensa le chien, même le tigre craint cette chose, le chasseur ! Qu’est-ce que je fais ici avec le tigre ? C’est l’homme avec qui j’ai besoin d’être.

Ce matin-là, le chien fit ses adieux au tigre et partit à la recherche du chasseur. Plus tard ce jour-là, le chien descendit de la montagne et tomba sur un village. Il y avait des gens partout ! Il repéra un homme en particulier et s’approcha de lui.

« Hé, Personne », dit le chien, « pourquoi ne deviendrions-nous pas partenaires et amis ? »

« Ha, ha ! » répondit l’homme, « ça me va bien ! »

L’homme caressa doucement les jambes du chien et lui tapota le dos. Le chien, bien sûr, était ravi de recevoir une telle affection.

Cette nuit-là, l’homme montré au chien l’avancée de la véranda où auparavant il avait préparé un joli lit de douce paille de riz pour le chien.

« Chien, voici où tu peux dormir ! Bonne nuit. »

Le chien trouva la paille de riz belle et chaude, et là il passa une très bonne nuit confortable. Puis, très tôt le matin, le chien entendit quelque chose et commença ses aboiements habituels. Le nouvel ami du chien vint en courant.

« Chien, qu’est-ce qui se passe ? As-tu peur de quelque chose ? » demanda l’homme.

« Oui, en effet », dit le chien. « J’ai peur de quelque chose, mais je ne sais pas de quoi. »

L’homme rit, tapota le chien, et dit, « Chien, aussi longtemps que tu m’as, tu n’as rien à craindre. »

Les paroles de l’homme calmèrent le chien et il se rendormit. Quelques heures plus tard, il se réveilla et recommença à aboyer. Une fois de plus, l’homme sortit.

« Pauvre chien, tu dois avoir faim » dit l’homme. « Laisse-moi te montrer où tu peux manger quelque chose. »

Bien sûr, un tel repas semblait en effet le bienvenu !

« Cet homme est si merveilleux », pensa le chien. « Il n’a peur de rien, et il prend grand soin de moi. C’est le meilleur partenaire de tous ! Lui et moi, ça marche ! »

Et depuis ce jour, les chiens et les gens ont été des partenaires et de bons amis, même si la plupart, peut-être même tous les chiens, n’ont jamais vraiment appris à abandonner leur habitude d’aboyer la nuit !

de Minjian chuanshuo [Légendes folkloriques], Liu Xiaolu, ed .; Shizhuangshi, Hebei: Hebei Shaonian Ertong Chubanshe, 2004; pp 170-171 D’après ce texte en anglais : http://chinesefolktales.blogspot.fr/2012/03/dogs-legend-pourquoi-tale-from-china.html

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L’étrange histoire d'une fille malade, de son père aimant et d’un chien médecin

Loin dans les montagnes de la province du Hunan dans la partie centrale de la Chine, il y avait une fois dans un petit village un homme riche qui avait un seul enfant. Cette fille était la joie même de son père.

M. Min, (c’était le nom de ce monsieur), était célèbre dans tout le quartier pour son savoir, et comme il était aussi le propriétaire de beaucoup de biens, il ne ménageait aucun effort pour enseigner à Chèvrefeuille la sagesse des sages, et pour lui donner tout ce qu’elle convoitait. Bien sûr, cela aurait été suffisant pour gâter1 la plupart des enfants, mais Chèvrefeuille n’était pas du tout comme les autres enfants. Aussi douce que la fleur dont elle avait reçu le nom, elle écoutait la moindre commande de son père, et obéissait sans jamais attendre qu’on lui dise une seconde fois.

Souvent son père achetait des cerfs-volants pour elle, de toutes sortes et de toutes formes. Il y avait des poissons, des oiseaux, des papillons, des lézards et des dragons énormes, dont l’un avait une queue de plus de trente pieds de long. M. Min était très habile à faire voler ces cerfs-volants pour la petite Chèvrefeuille, et très naturellement ses oiseaux et ses papillons tournoyaient et planaient dans les airs de sorte que presque tout petit garçon occidental, en les voyant, aurait été trompé et aurait dit : « Mais ! C’est un vrai oiseau, et non un cerf-volant ! » A la suite de quoi, il aurait fixé un étrange petit instrument à la corde, qui faisait une sorte de ronronnement quand il agitait la main d’un côté à l’autre.

« C’est le chant du vent, papa » criait Chèvrefeuille en battant des mains avec joie ; « chantant une chanson de cerf-volant pour nous deux. » Parfois, pour enseigner à sa petite chérie une leçon quand elle avait été un peu méchante, M. Min fixait de bizarres bouts de papier tordus, sur lesquels avaient été écrits beaucoup de mots chinois, à la chaîne de son cerf-volant favori.

« Que fais-tu, papa ? » demandait Chèvrefeuille. « Que peuvent être ces drôles de papier ? »

« Sur chaque pièce est écrit une mauvaise action que nous avons faite. »

« Qu’est-ce qu’une mauvaise action, papa ? »

« Oh, quand Chèvrefeuille a été méchante, c’en est une !» répondait-il doucement. « Ta vieille nourrice a peur de te gronder, et si tu veux devenir une femme bonne, Papa doit t’enseigner ce qui est juste. »

Ensuite, M. Min envoyait le cerf-volant très haut sur les toits, encore plus haut que la grande pagode sur la colline. Quand tout son cordon était épuisé, il ramassait deux pierres tranchantes, et les remettait à Chèvrefeuille en disant : « Maintenant, ma fille, coupe la ficelle, et le vent emportera les péchés qui sont écrits sur les morceaux de papier. »

« Mais, papa, le cerf-volant est si joli. Ne pouvons-nous gardons nos mauvaises actions un peu plus longtemps ? » demandait-elle innocemment.

« Aucunement mon enfant ; il est dangereux de tenir à celles-ci. La vertu est le fondement du bonheur », répondait-il sévèrement, année du chienétouffant son rire à sa question. « Dépêche-toi et coupe le cordon. »

Alors Chèvrefeuille, toujours obéissante, – du moins avec son père -, considérait la ficelle entre les pierres tranchantes, et avec un cri enfantin de désespoir regardait son cerf-volant favori, soufflé par le vent, volant de plus en plus loin, jusqu’à ce qu’enfin, en étirant son regard, elle le voyait couler lentement vers la terre dans une prairie lointaine.

« Maintenant, ri et soi heureuse » dit M. Min : « car tes mauvaises actions sont toutes parties. Veille à ne pas en constituer une nouvelle réserve ».

Chèvrefeuille aimait aussi voir des spectacles de marionnettes, car, vous devez le savoir, ce très ancien amusement pour les enfants était très apprécié par les petites gens en Chine, peut-être trois mille ans avant que votre grand-père soit né. On dit même que le grand empereur, Mu, quand il vit ces petites figures dansantes pour la première fois, fut fortement exaspéré de voir l’une d’elles faire les yeux doux à son épouse préférée. Il ordonna que le marionnettiste soit mis à mort, et c’est à peine si le pauvre garçon réussit à persuader Sa Majesté que les marionnettes ne sont pas vraiment en vie, mais seulement des représentations de tissu et d’argile.

Pas étonnant alors que Chèvrefeuille aimait tant voir ces spectacles si le Fils du Ciel lui-même avait été trompé par leurs étranges pitreries en pensant qu’elles étaient de vraies personnes de chair et de sang.

Mais, nous devons nous dépêcher avec notre histoire, ou certains de nos lecteurs se demanderont : « Mais où est le Dr Chien ? Quand en venez-vous au héros de ce conte ? »

Un jour où Chèvrefeuille était assise dans un pavillon ombragé qui donnait sur un petit étang de poissons, elle fut soudainement saisie d’une violente attaque de coliques. Dans tous ses états avec la douleur, elle dit à un serviteur d’appeler son père, puis, sans plus tarder, elle tomba évanouie sur le sol.

Lorsque M. Min rejoignit sa fille, elle était toujours inconsciente. Après avoir demandé au médecin de famille de venir hâtivement, il porta sa fille au lit, mais même si celle-ci récupéra suite à son évanouissement, la douleur extrême continua tant que la pauvre fille était presque morte d’épuisement.

Néanmoins, quand le savant docteur arriva et la regarda sous ses lunettes gigantesques, il ne découvrit pas la cause de son trouble. Cependant, comme certains de nos médecins occidentaux, il n’avoua pas son ignorance, mais prescrit une énorme dose d’eau bouillante, à faire suivre un peu plus tard par un composé de corne de cerf pulvérisées et de champignon séché.

La pauvre Chèvrefeuille agonisa durant trois jours, s’affaiblissant de plus en plus à cause de la perte de sommeil. Chaque grand médecin du quartier avait été convoqué pour une consultation ; deux étaient venus de Changsha, la ville principale de la province, mais en vain. Il s’agissait d’un de ces cas qui semblaient être au-delà de la compétence même des médecins les plus savants.

Dans l’espoir de recevoir la grande récompense offerte par le père désespéré, ces hommes sages recherchèrent dans la grande encyclopédie de la médecine chinoise, en essayant en vain de trouver une méthode de traitement pour la jeune fille malheureuse. On avait même pensé à faire appel à un certain médecin étranger venant d’Angleterre, qui était dans une ville lointaine, et était censé, à cause de quelques cures merveilleuses qu’il avait amenées, être un magicien. Cependant, le magistrat de la ville ne permit pas à M. Min de faire appel à cet étranger, par peur des troubles que cela pouvait provoquer parmi le peuple.

M. Min envoya une proclamation dans toutes les directions, décrivant la maladie de sa fille, et offrant de lui donner une belle dot, promettant de donner sa fille en mariage à celui qui trouverait le moyen de la ramener à la santé et au bonheur. Puis il s’assit à son chevet et attendit, sentant qu’il avait fait tout ce qui était en son pouvoir. Il reçu beaucoup de réponses à son invitation. Les médecins, jeunes et vieux, vinrent de tous les coins de l’Empire essayant leur savoir-faire, et quand ils eurent vu la pauvre Chèvrefeuille et aussi l’énorme tas de chaussures d’argent que son père offrait comme cadeau de mariage, ils combattirent tous, de toutes leurs forces, pour la garder en vie ; certains étaient attirés par sa grande beauté et son excellente réputation, d’autres par la récompense énorme.

Mais, hélas pour la pauvre Chèvrefeuille ! Pas un de tous ces hommes sages ne put la guérir ! Un jour alors qu’elle sentit un léger changement en mieux, elle appela son père, et, lui serrant la main dans ses petites mains, elle lui dit : « S’il n’y avait votre amour, j’abandonnerais ce combat dur et m’esquiverait dans la forêt obscure ; ou, comme ma vieille grand-mère disait, je volerais dans les cieux à l’Ouest. Dans votre intérêt, parce que je suis votre seul enfant, et surtout parce que vous n’avez pas de fils, j’ai lutté dur pour vivre, mais maintenant je pense que la prochaine attaque de cette douleur terrible m’emportera. Oh, je ne veux pas mourir ! »

Alors Chèvrefeuille se mit à pleurer comme si son cœur allait se briser, et son vieux père pleurait aussi, car plus elle souffrait plus il l’aimait.

A ce moment, son visage commença à pâlir. « Ça arrive ! La douleur vient, père ! Très bientôt, je ne serai plus. Adieu, mon père ! Au revoir... » Sa voix se cassa et un grand sanglot brisa presque le cœur de son père. Il se détourna de son chevet car il ne pouvait plus supporter de la voir souffrir. Il marcha à l’extérieur et s’assit sur un banc antique ; sa tête tomba sur sa poitrine, et de grosses larmes salées dégoulinèrent sur sa longue barbe grise.

Comme M. Min était assis à surmonter son chagrin, il fut surpris d’entendre un faible sifflement. En levant les yeux, il vit, à son grand étonnement, un chien de montagne hirsute de la taille d’un Terre-Neuve. L’énorme bête regarda dans les yeux du vieil homme avec tant d’expression intelligente et humaine, avec un regard si triste et mélancolique, que celui-ci lui adressa la parole, en disant : «  Pourquoi es-tu là ? Pour guérir ma fille ? »

Le chien répondit avec trois courts aboiements, remuant sa queue vigoureusement et se tourna vers la porte entrouverte qui conduisait dans la pièce où la jeune fille était.

A cette époque, prêt à essayer n’importe quelle chance d’aider sa fille à vivre, M. Min pria l’animal de le suivre dans l’appartement de Chèvrefeuille. Plaçant ses pattes avant sur le côté de son lit, le chien regarda longuement et régulièrement la forme perdue qui était devant lui et tint un instant son oreille attentive sur le cœur de la jeune fille. Puis, avec une légère toux il déposa de sa bouche dans sa main tendue une petite pierre. Touchant son poignet avec sa patte droite, il lui fit signe d’avaler la pierre.

« Oui, ma chère, obéit-lui » conseilla son père comme elle se tournait vers lui d’un air interrogateur, « car le bon Dr Chien a été envoyé à votre chevet par les fées de la montagne, qui ont entendu parler de votre maladie et qui souhaitent vous voir revenir à la vie ».

Sans plus tarder, la malade, qui était à cette époque presque dévorée par la fièvre, leva la main à ses lèvres et avala le petit charme. Merveille des merveilles ! A peine passa-t-il ses lèvres qu’un miracle se produisit. La rougeur fut chassée de son visage, le pouls reprit son rythme normal, les douleurs quittèrent son corps, et elle se leva bien du lit, souriante.

Jetant ses bras autour du cou de son père, elle cria de joie : « Oh, je suis bien à nouveau ; bien et heureuse ! Grâce à la médecine du bon médecin ».

Le noble chien aboya trois fois, fou de joie en entendant ces paroles pleines de larmes de reconnaissance, se prosterna, et mit son nez dans la main tendue de Chèvrefeuille.

M. Min, très ému par la rémission magique de sa fille, se tourna vers le médecin étrange, en disant : « Noble Monsieur, ne fût-ce la forme que vous avez pris pour une raison inconnue, je remettrais volontiers en votre possession quatre fois la somme en argent que je promis pour la guérison de la jeune fille. Comme je suppose que l’argent n’a aucune utilité pour vous, je veux vous exprimer que tant que nous vivrons, ce que nous avons est vôtre si vous le demandez, et je vous prie de prolonger votre visite pour faire de cette maison celle de votre vieillesse. En un mot, rester ici pour toujours comme mon invité, en tant que membre de ma famille ».

Le chien aboya trois fois, comme en signe d’assentiment. A partir de ce jour, il fut traité comme un égal par le père et la fille. Les nombreux serviteurs étaient commandés d’obéir à ses moindres caprices, de le servir avec la nourriture la plus chère sur le marché, de n’épargner aucune dépense pour faire de lui le chien le plus heureux et le mieux nourri dans le monde entier. Jour après jour, il courrait à côté de Chèvrefeuille quand elle cueillait des fleurs dans son jardin, se couchait devant sa porte quand elle se reposait, gardait son palanquin quand elle se rendait en ville. Bref, ils étaient de constants compagnons ; un étranger aurait pensé qu’ils avaient été amis depuis l’enfance.

Un jour, cependant, tout comme ils rentraient d’un voyage en dehors des terres de son père, au moment même où Chèvrefeuille descendait de sa chaise, sans aucun avertissement, l’animal énorme se précipita devant les serviteurs, saisit sa belle maîtresse dans sa gueule et avant que quiconque puisse l’arrêter, l’emporta dans les montagnes. Au moment où l’alarme fut donnée, l’obscurité tombait sur la vallée et, comme la nuit était nuageuse, aucune trace ne pu être trouvée du chien et de son précieux fardeau.

Une fois de plus le père remua frénétiquement ciel et terre pour sauver sa fille. Des récompenses énormes furent offertes, des bandes de bûcherons écumèrent les montagnes hautes et basses, mais, hélas, aucun signe de la jeune fille ne pu être trouvé ! Le malheureux père abandonna la recherche et commença à se préparer à la tombe. Il n’y avait rien dans la vie maintenant dont il se souciait, il n’y avait rien que les pensées de sa fille défunte. Chèvrefeuille était partie pour toujours.

« Hélas ! » dit-il, citant les lignes d’un poète célèbre qui était tombé dans le désespoir :

« Mes cheveux blancs feraient une corde sans fin,

qu’ils ne mesureraient pas toute la profondeur de mon malheur. »

Plusieurs longues années s’écoulèrent ; des années de douleur pour l’homme vieillissant, se languissant du départ de sa fille. Un beau jour d’octobre, il était assis dans le même pavillon où il avait été si souvent assis avec sa fille chérie. Sa tête baissée sur sa poitrine, son front était cerné de douleur. Un bruissement de feuilles attira son attention. Il regarda en haut. Se tenant directement en face de lui il y avait le Dr Chien, et, à cheval sur le dos, accrochée aux longs poils de l’animal, voici qu’était Chèvrefeuille, sa fille perdue depuis longtemps ; se tenant à proximité d’eux, il y avait les trois garçons les plus beaux qu’il avait jamais contemplés !

« Ah, ma fille ! Ma fille chérie, où étais-tu toutes ces années ? » pleura le père heureux, en serrant la jeune fille sur sa poitrine endolorie. « As-tu beaucoup souffert, d’une douleur cruelle, depuis que tu as été arrachée si soudainement ? Ta vie a-t-elle été remplie de douleur ? »

année du chien« Seulement à la pensée de votre douleur », répondit-elle tendrement, caressant son front avec ses doigts effilés ; « Seulement à la pensée de votre souffrance ; seulement à la pensée de la façon dont je voulais vous voir tous les jours et vous dire que mon mari était gentil et bon pour moi. Car il faut savoir, cher père, ce n’est pas un simple animal qui se tient à côté de vous. Ce Dr. Chien, qui m’a guéri et me revendiqua comme son épouse à cause de votre promesse, est un grand magicien. Il peut se changer à volonté en mille formes. Il choisit de venir ici sous la forme d’une bête de montagne afin que personne ne puisse pénétrer le secret de son palais lointain ».

« Alors il est votre mari ? » ; vacilla le vieil homme, regardant l’animal avec une nouvelle expression sur son visage ridé.

« Oui ; mon gentil et noble époux, le père de mes trois fils, vos petits-enfants, que nous avons amenés pour vous visiter. »

« Et où habitez-vous ? »

« Dans une grotte merveilleuse au coeur des grandes montagnes ; une belle grotte dont les murs et les sols sont recouverts de cristaux, et incrustés de pierres précieuses scintillantes. Les chaises et les tables sont dressées avec des bijoux ; les chambres sont éclairées par un millier de diamants étincelants. Oh, il est plus beau que le palais du Fils du Ciel lui-même ! Nous nous nourrissons de la chair de cerfs sauvages et des chèvres de montagne, et des poissons du plus clair ruisseau de montagne. Nous buvons de l’eau froide dans nos coupes d’or, sans d’abord la bouillir, car elle est la pureté même. Nous respirons l’air parfumé qui souffle à travers les forêts de pins et de ciguë. Nous ne vivons que pour nous aimer l’un l’autre et nos enfants, et oh, nous sommes si heureux ! Et vous, mon père, vous devez venir avec nous dans les grandes montagnes et y vivre avec nous le reste de vos jours, qui, avec la bénédiction des dieux, peuvent être très nombreux ».

Le vieil homme serra sa fille une fois de plus sur sa poitrine et caressa les enfants qui grimpaient sur lui tout réjouis de la découverte d’un grand-père qu’ils n’avaient jamais vu auparavant.

Du Dr. Chien et de sa belle Chèvrefeuille a jailli, dit-on, l’ethnie bien connue des personnes appelées Han2, qui habitent maintenant les régions montagneuses des provinces de Canton et du Hunan. Ce n’est pas pour cette raison, cependant, que nous avons raconté cette histoire, mais parce que nous estimions que chaque lecteur aimerait apprendre le secret du chien qui guérit une fille malade et se fiança avec elle.

In Short Story for children, par Norman Hinsdale Pitman

1NDT : au sens de « gâcher ».

2NDT : je ne suis pas en mesure d’affirmer qu’il s’agit de l’ethnie Han bien que toutes mes recherches m’y ont conduit.

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Activités

année du chien

Comme c’est l’année du chien, toute activité tournant autour de notre ami à quatre pattes sera adéquate. On peut même imaginer qu’offrir une longue ballade à un toutou de notre entourage sera complètement pertinent !

Par extension, par exemple, on peut réaliser :

– de jolis marque-page chiens

– coudre des chiens en feutrine ou ici et ici ;

– faire un masque chien

– faire un tangram chien

Sinon, dans l’esprit plus traditionnel d’un nouvel an chinois, il y a pas mal d’idées à exploiter :

– fabriquer ensemble de jolies lanternes chinoises en papier rouge. Vous en trouverez aussi ici

– calligraphier l’idéogramme pour le chien

– ou celui pour la bonne fortune

broder l’idéogramme pour le chien (intéressant pour les enfants plus grands)

– réaliser de jolies cartes de souhait avec un pliage pour une tête de chien

D’une manière générale, privilégiez des décorations utilisant le rouge.

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Cuisine

Je suis sûre que vous avez tous quelques bonnes recettes chinoises dans vos carnets ! Une cuisine est un endroit très familial ; d’ailleurs le feng shui ne s’y trompe pas et en fait une des pièces essentielles de la maison.

Elle représente le coeur de la maison. Tout ce que nous y faisons en famille permet aux enfants de vivre ce coeur très concrètement et les relie à la chaleur, à l’amour.

Chez nous, le menu sera composé de nems (je sais, ça n’est pas chinois, mais vietnamiens… Cependant, mes filles adorent, alors je concède facilement cette petite entorse…), de rouleaux de printemps, d’un riz cantonais et sans doute de délicieux gâteaux aux amandes (que nous ferons sans gluten à cause de mes allergies), le tout fait maison bien sûr.

Plus que tout, cette préparation sera l’occasion de parler de plein de choses passionnantes qui nous tiennent à coeur, de nous remémorer des souvenirs heureux et/ou drôles : de passer ensemble un moment formidable qui se gravera dans nos mémoires. Je me régale rien qu’à penser à ce joyeux moment que nous vivrons.

Je vous souhaite encore un très joyeux Nouvel An chinois avant de vous laisser la place pour partager ce que vous allez faire de votre côté !

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Crédit photo Aurore de Hulster

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