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Neuf années s’achèvent, neuf autres commencent sur le Chant des Fées

par | Oct 17, 2018 | Parentalité, Pédagogie Waldorf-Steiner, Travail personnel du parent | 10 commentaires

Neuf années s’achèvent, neuf années s’ouvrent

Chant des Fées existe depuis décembre 2009. Cela fait donc 9 années et ce cycle de 9 ans n’est pas sans me laisser impressionnée quant au chemin parcouru.

Au début, il s’agissait très modestement de retracer notre expérience (manquant souvent de confiance en elle) d’instruction en famille. Très vite, avec la rencontre de la pédagogie Steiner dans l’année des 5 ans de mes filles, le blog a progressé ; la pédagogie Steiner a structuré tout ce qui était important pour moi, dans ma conception d’une vie aux côtés de mes deux petites filles. Mes lectures de Steiner et des articles d’enseignants Steiner se sont multipliées, tout comme la lecture de blogs de familles instruisant avec Steiner, familles souvent anglophones.

Tout n’a pourtant pas été lisse. Ma conception de la pédagogie Steiner s’est heurtée parfois à celle des autres et j’ai bien souvent failli abandonner à plusieurs reprises les premières années. C’est d’ailleurs ainsi que je l’ai rencontrée la première fois, par l’intermédiaire d’une personne que je fréquentais dans mon environnement local ; mais son expression très austère et rigide de la pédagogie Steiner – s’exprimant directement sur l’enfant de cette personne – m’avait refroidie malgré certains points qui me touchaient.

C’est quelques semaines plus tard, après avoir lu plusieurs articles, que j’ai vraiment eu confiance et envie d’aller voir plus loin avec cette pédagogie. Comme il est intéressant, de ce point de vue, que tant de personnes m’ont dit qu’après la lecture de mon livre, elles voyaient la pédagogie Steiner d’un autre oeil, avec plus de confiance…

Par la suite, mon cheminement au sein de ce petit groupe français de familles intéressées par la pédagogie Waldorf n’a pas pour autant été plus simple. Je me trouvais intérieurement régulièrement en porte-à-faux par rapport à ma manière de voir les choses et peut-être surtout à ma manière d’être au monde. Comme c’est une tendance que je vis depuis toujours, cela me renvoyait beaucoup de complexes, de souffrance et d’exclusion.

Ce qui a vraiment changé pour moi, c’est mon dépistage Asperger, de la moitié de l’année 2012 à la restitution de ses conclusions au tout début du mois de février 2014. Apprendre que je suis autiste Asperger et adulte à haut potentiel a été pour moi une révélation. Une chape de plomb est partie de ma poitrine. Toutes les difficultés que j’avais vécues depuis enfant ne se sont pas « envolées », mais se sont éclairées ; toute la honte que j’avais de moi, de ma « différence », s’est trouvée expliquée et en grande partie allégée.

C’est une libération qui m’a permis de commencer à exister pour ce que je suis. Comme mon mari a, dans la foulée, appris son propre haut potentiel, nous avons pu reconstruire nos vies respectives et familiales sur des bases différentes. Nous avons deux filles elles aussi très particulières, très singulières, comme nous, et cela nous permet de faire avec elles le chemin que nos propres parents n’ont pas pu faire : intégrer notre propre singularité, en faire une force, un art, de la beauté, de la valeur pour soi-même et pour tous… et non de la souffrance et de l’exclusion.

Par rapport à la pédagogie Steiner, cette étape de ma vie a été essentielle. Je me suis affirmée progressivement dans une confiance en ma manière de la voir, de la vivre, et de l’exprimer quand bien même elle emprunterait des voix non « orthodoxes ». Et cela m’a permis, là encore, de rassembler des bouts de moi-même.

Je conçois la pédagogie Steiner de manière inclusive : elle est, à mon avis, et comme je l’exprimais dans mon livre, totalement capable d’englober des expressions différentes de sa mise en œuvre. Je ne peux, et ne pourrais jamais, souscrire à un dogmatisme, quel qu’il soit. Je ne crois d’ailleurs pas que la pédagogie Steiner soit dogmatique ; elle est ce qu’on en fait : est-on animé d’un esprit étroit, fermé ou bien d’une grande ouverture de coeur et d’esprit en l’utilisant ?

La confluence me vient des origines de ma vie au sein d’une famille pluri-culturelle, pluri-confessionnelle même si l’on remonte dans son histoire ; elle provient également de ma singularité de personnes Asperger et HP et le fait de m’être sentie comme un OVNI durant plus de quatre décennies prend ici toute sa force : je sais accueillir des réalités et des singularités fortes et bien différentes, des trajectoires de vie multiples.

Les épreuves que j’ai eues à traverser m’ont enseigné l’humanité et, là aussi, l’accueil de réalités de vie bien diverses. Cela vient encore de ma sensibilité aux libertés publiques (rien n’est plus puissant que notre histoire durant laquelle femmes et hommes se sont battus afin que les libertés fondamentales attachées à tout être vivant dès sa naissance soient reconnues). 

Cela vient aussi de ma formation de juriste (les droits existent et sont garantis par l’État, à nous de les exercer – c’est du premier degré, mais tout le monde sait que les Asperger ont un rapport très fort avec le premier degré…) et aux sciences politiques (qui permet des analyses fines des comportements dans la cité politique), dans une université qui était encore à mon époque multicolore, nourrie d’individualités fortes et très diverses.

Cela vient aussi de mon histoire familiale, insufflée de consciences paysanne, artisane et ouvrière très fortes.

Il résulte de tout cela que je suis à la confluence de beaucoup de mondes et que c’est ainsi que je conçois la vie, sans plus en renier une partie. Cela m’a d’ailleurs permis d’accueillir et d’encourager des expériences de vie extrêmement différentes et, grâce à ceci, de peaufiner une grande écoute.

Observez la nature : parmi les coquelicots, aucun n’est semblable à un autre, pourtant tous appartiennent à la famille des coquelicots ; il en est ainsi pour n’importe quelle plante, n’importe quelle essence d’arbre. Il en est encore ainsi pour n’importe quelle espèce animale : vous le savez, je suis une amoureuse inconditionnelle des chats… Chaque chat est unique, aucun n’est la copie d’un autre (chacun est une petite merveille d’œuvre d’art comme le disait Léonard de Vinci!) ; malgré cela, ils font tous partie de la famille des chats.

Pourquoi l’espèce humaine serait-elle différente ? Ne faisons-nous pas nous aussi partie de la nature ? Chaque être humain est unique et une de nos plus grandes difficultés est de devenir suffisamment humain pour accepter que chacun de nous est unique, contribue au monde à sa manière, sans que cela soit pour nous une perte, ou encore une agression, ou une dévalorisation de notre personne.

Il y a un certain nombre de choses que, à mon avis, on ne peut plus du tout se permettre aujourd’hui tant elles nous mènent au désastre intégral ; parmi celles-ci je me cantonnerai dans cet article à seulement un volet :

– véhiculer une pensée et une action exclusives qui devraient dominer sur toutes les autres ;

Mais j’aurais pu aussi intégrer d’autres volets :

continuer de ne pas inclure les femmes,

– ne pas prendre en compte l’épuisement de la planète, la fin des énergies, et le poids de nos comportements dans cet état de fait et ainsi de suite…

Véhiculer une pensée et une action exclusives, c’est faire comme si tout le monde devait absolument penser comme nous, manger comme nous, vivre comme nous, prier comme nous, croire comme nous, instruire comme nous, aimer comme nous, etc. C’est une aberration totale et la source d’une immense souffrance dans le monde, qui se perpétue encore et encore. La majeure partie des sociétés, aujourd’hui (et depuis bien longtemps en vérité), sont pluriculturelles, pluri-confessionnelles ; PLURIELLES. La « différence de cultures et de couleurs est la norme et non l’exception« .

En ramenant les choses à l’aune de notre société française, cela signifie que dans le cadre de l’utilisation de la pédagogie Steiner, dans le contexte de l’instruction en famille, vous pouvez, et même vous devez, adapter sans complexe cette pédagogie à votre cellule familiale, à vos coutumes, à vos traditions pour qu’elle revête beaucoup de sens auprès de vos enfants, ce qui ne vous empêche pas d’avoir une grande ouverture sur des cultures différentes de la vôtre. Et cela va même plus loin : cette attitude devrait être considérée comme « normale », comme naturelle.

Dans les écoles Steiner, du fait de la multiplicité des cultures d’origine des enfants, célébrer des festivals qui n’ont pas de rapport avec votre confession d’origine revêt un sens et une dimension qui sont précieuses ; cela n’est pas transposable facilement dans la cellule familiale, sauf à bâtir une communauté permettant de célébrer des festivals avec les traditions de toutes les familles composant cette « communauté de familles Waldorf » :

une telle communauté plurielle serait extraordinaire, mais n’est pas toujours possible, surtout avec l’individualisme de notre société et les relents identitaires et fascistes instillés par certains politiques qui font beaucoup de mal au « vouloir vivre ensemble ». Qui plus est, même au sein des écoles Steiner, certains enseignants sont moins inclusifs que d’autres et se cantonnent à un ethnocentrisme confortable qui, pourtant, est générateur de conflits à notre époque.

Mieux vaut, dans le milieu de l’instruction en famille qui est une situation très différente de celle de la scolarisation, adapter la pédagogie Steiner aux traditions culturelles de la famille tout en pratiquant un humanisme soutenu, cultivé, ouvert sur le monde et les autres, plutôt que de célébrer de manière factice des festivals qui n’ont aucune saveur, aucune authenticité parce que dénués de fondements intimes.

Je sais que ce que j’écris là ne plaît pas à certains ; on m’a même reproché sur un grand site marchand que tout le monde connaît de ne pas avoir lu Steiner, ce qui est un argument stupide et vraiment déloyal. Je ne suis pas anthroposophe et je ne me suis jamais revendiquée comme telle ; je ne saurais l’être d’ailleurs car je ne souscris pas à tout ce qu’enseignait Steiner.

C’est pourquoi aussi je me réserve la possibilité de ne pas suivre sa roue de l’année parce que je pense que certains festivals ne coïncident pas avec ma propre analyse de l’Histoire spirituelle et psychologique de l’humanité, et de l’évolution de celle-ci, basée sur de longues recherches. J’ai subi des accusations comme si j’étais une ennemie de la pédagogie Steiner, ce qui, à la limite, aurait justifier de telles attitudes. Et même en imaginant, dans le « pire » des cas, que j’aurais commis une erreur, cela ne nécessitait pas la violence de la réplique. Steiner lui-même ne s’était-il pas trompé sur certains points ?

Dénier aux autres de pouvoir avoir leur propre interprétation ne peut pas permettre un dialogue, une évolution et susciter le respect. Steiner avait une grande ouverture de coeur et d’esprit ; il savait faire de la place à bien des traditions, ce qui se retrouve à tous les étages de la progression qu’il a établie. Pour autant, c’était un monsieur qui est né il y a bien longtemps et j’aimerais qu’aujourd’hui il soit encore de ce monde pour écouter ce qu’il aurait à en dire. Il s’enracinait lui-même dans une culture qui ne peut plus, aujourd’hui, faire l’économie de sa reconnaissance des autres cultures, y compris au sein de nos sociétés européennes.

Mettre indirectement ou implicitement en demeure une famille de célébrer des festivals religieux qui ne sont pas en rapport de sa propre religion, ou la critiquer parce qu’à côté de l’Ancien Testament elle fait figurer d’autres mythes de création du monde en classe 3 (exemples réellement constatés), sous prétexte que « c’est pas Steiner » est, à mon humble avis, une vue courte et oppressante.

J’aspire à un monde bien plus coloré que cela. Au cours de ma vie, j’ai partagé bien volontiers des moments de célébration avec mes amis chrétiens, ou musulmans ou juifs, ou encore bouddhistes, ou encore athées ; le faire avec eux était bien plus vivant, bien plus signifiant que de tenter de reproduire une fête dont l’appartenance culturelle m’était extérieure en bien des points. C’est ce partage de vie, d’amitié, de chaleur humaine, cette ouverture sur l’Autre que je préfère transmettre à mes enfants.

Il y a un grand chanteur breton que j’aime beaucoup, Denez Prigent. Voici ce qu’il dit :

« J’appartiens à une génération dont les grands-parents ont énormément souffert sur le plan culturel. Le temps n’est pas si loin où l’Église interdisait de chanter. Et aujourd’hui, je souffre de vivre dans un pays qui se pose en grand défenseur des droits de l’homme, alors que les cultures des « minorités » (Corses, Basques, Bretons…), la pratique de leurs langues continuent d’être bâillonnées. Avoir un enracinement authentique, une véritable identité, est une garantie de tolérance et d’ouverture ». (c’est moi qui souligne) Votre enracinement dans votre culture est le gage d’une véritable ouverture au sein d’une France dont la laïcité garantit une véritable pluralité même si elle est bien malmenée dans les faits.

Nous n’avons pas à nous renier au profit d’une « idéologie » dominante quelle qu’elle soit pour exister. Nous devons exister, les uns les autres, dans le respect, l’ouverture, le dialogue et la conscience que cette diversité est une richesse. Le monde n’en peut plus de ces société sclérosantes où il faudrait se conformer bien sagement à un modèle pré-établi.

Profondément, je pense qu’aujourd’hui, la pédagogie Steiner en France a énormément besoin de l’instruction en famille et de sa manière colorée et originale de s’« approprier » et de créer avec elle, surtout alors qu’elle fait toujours l’objet d’attaques virulentes dans les médias et est encore vue par de nombreuses personnes comme une « secte » (fréquentez un peu les réseaux sociaux et vous en aurez un vaste aperçu alimenté par des articles de journaleux peu scrupuleux).

Il n’y a donc aucun crime là-dedans qui nécessitait les paroles violentes et mal fondées qui ont pu m’être adressées, après la parution de mon livre (« La pédagogie Steiner à la maison« ), par quelques personnes qui ont seulement peur de l’ouverture et du changement, et se crispent sur l’idée qu’ils se font de la grandeur de leur position personnelle.

Ce sont leurs comportements qui sont préjudiciables à la pédagogie Steiner qu’ils contribuent malheureusement à montrer comme rigide et dogmatique. Par ailleurs, profondément, cela m’est d’ailleurs bien égal au regard de la conscience que j’ai de ce que j’ai à faire avec ma vie même si cela me demande de gérer la souffrance que me renvoient ces agressions. Toutefois, au fond de moi, il y a un axe très fort : Quels que soit les efforts que cela nous coûtent, les critiques pas plus que les louanges ne doivent devenir le maître de notre coeur.

Ce qui compte, ce sont les enfants qui sont aujourd’hui en grande souffrance du fait de notre « civilisation » et les parents, adultes, éducateurs en tous genre, qui ont besoin qu’on les entende et qu’on leur propose de véritables alternatives. Or, je suis convaincue que la pédagogie Steiner est incroyablement en mesure d’apporter ce dont les enfants ont besoin aujourd’hui.

A un niveau international, les instances Steiner elles-mêmes ont ouvert discussion et débats autour de la multiculturalité. Je vous en ai déjà fait part sur Chant des Fées :

– par exemple, avec la traduction de cet article ici L’éducation Waldorf est-elle chrétienne ?

– ou encore celui-ci : Création de nouveaux festivals Waldorf basés sur les conditions locales 

–  ou encore en invitant Déborah à partager avec nous leur célébration familiale du Ramadan sur la base de la pédagogie Steiner.

… j’en parle aussi dans mon livre, et je continuerai de le faire en traduisant des articles qui amènent une grande bouffée d’air frais dans ce vieux pays de France qui peine à évoluer et à sortir des structures patriarcales étouffantes.

C’est en ce sens d’ailleurs que je prends en compte avec gratitude le regard valorisant et très intelligent que la Fédération Steiner a porté sur mon travail, puisque, à leur demande, mon livre avait été relu préalablement par des personnes en son sein – le Président de la Fédération lui-même, ainsi qu’une jardinière d’enfants -, qui ont affirmé sa qualité, qui n’ont pas eu peur, quant à eux, de communiquer avec mon éditeur, La Plage, qu’ils n’ont pas conspué comme cela a été le cas parmi les critiques virulentes qui m’ont été adressées, ce dont je les remercie infiniment.

Alors voilà, neuf années s’achèvent dans ce contexte ; neuf autres s’ouvrent durant lesquelles, entre autres projets, je vais continuer de soutenir l’expérience de la pédagogie Steiner dans le cadre d’une instruction en famille ; et je ne vais toujours pas montrer d’attirance pour les dogmatismes de tous bords.

J’éprouve beaucoup de respect pour ce qu’a fait Rudolf Steiner que j’aime beaucoup lire, en français comme en anglais (n’en déplaise aux mauvais esprits) ; pour autant, je me réserve toujours le droit d’avoir un regard critique sur certains points de ses écrits parce qu’ils ne me sembleraient pas justes au regard de certaines réflexions qui me paraissent davantage pertinentes et qui n’engagent que moi comme je l’ai toujours spécifié.

J’ai fort heureusement derrière moi des années de formation à la recherche, et une longue vie de recherches personnelles. Je ne cherche pas à convaincre qui que ce soit ; chacun est libre et, que ce soit sur ce blog, ou dans mon livre, j’ai invité chaque lecteur à prendre sa liberté.

Être libre de créer, voilà ce à quoi j’ai souhaité inviter ceux qui me lisent. La créativité est peut-être la faculté qui m’a le plus servi face à l’adversité terrible que j’ai dû affronter depuis ma naissance. J’ai dû me battre pour survivre et, durant très longtemps, je ne croyais pas pouvoir dépasser ma trentième année. Mes années d’adolescente ont été défigurée par un viol et par un contexte familial difficile.

Jeune adulte, j’étais exsangue, minée par ces expériences hostiles, mais je cherchais toujours à trouver un sens à ma vie jonchée d’épreuves. Je me suis malgré tout dépassée, ai même été une brillante étudiante en droit, puis en sciences politiques, avant d’être rattrapée par ma santé, ce qui m’a demandé encore plus de remises en question, d’ouverture à certains aspects de moi-même. Durant ce temps, je suis devenue l’épouse d’un homme formidable ; ensemble nous avons traversé et traversons encore bien des situations dans lesquelles nous nous encourageons mutuellement.

Nous avons accueilli nos deux filles, des bébés de l’amour, pour qui nous avons décidé de leur offrir ce que nous avions de mieux : liberté intérieure, amour, temps, créativité, retour sur soi, valeurs humanistes, dialogue… Peu d’entre vous savent que nous sommes une famille vivant avec de très petits revenus ; pourtant c’est le cas. Mon livre, je l’ai écris dans la précarité.

Nos filles la traversent avec nous, dans ses multiples dimensions, avec ses moments très durs, mais aussi ses incroyables moments d’harmonie et de protection de la vie. Justement, j’ai montré par mon livre comment j’ai créé à partir de la pédagogie Steiner afin que mes petites filles bénéficient d’une belle éducation leur permettant d’aller vers leur potentiel unique respectif.

C’est nous qui créons notre vie, personne d’autre. Nous sommes forts de cette expérience extrêmement riche, extrêmement puissante et initiatrice. Alors les agressions que j’ai pu subir à cause de ma vision de la pédagogie Steiner sont complètement invalidées par ce que nous vivons au quotidien depuis des années ; tant pis si cela froisse quelque anthroposophes rétrécis qui devraient se remettre en question pour aller vers plus d’ouverture de coeur et moins de surdité à l’égard des voix qui s’élèvent dans le monde entier.

Tant pis si je continue de ressentir l’hostilité de certaines personnes sur les groupes Facebook français destinés à cette pédagogie et que je reçoive même des menaces de dépôt plainte parce que j’ai osé demandé de parler sans arrogance aux familles qui souhaitent se servir de la pédagogie Steiner à la maison…

Tant pis si, comme on me la souvent répété en privé, des enseignants Steiner en France pensent qu’on ne peut pas faire une instruction à la maison avec cette pédagogie.Tant pis pour eux si ils loupent cette formidable ouverture. La pédagogie Steiner ne se résume pas à mettre des photos de beaux intérieurs en bois blonds et à faire des petits anges en laine feutrée. Ses forces vives vont bien au-delà et peu lui chaut des ratiocinations au sujet de la symbolique des dragons…

J’aime beaucoup cette citation de Rudolf Steiner ; je cite là un extrait du livre « Éduquer vers la liberté », édition Les trois arches, 1992, page 18 :

« Le 7 septembre, l’école fut ouverte par Rudolf Steiner. Il donna une description des buts de l’école et souligna à la fin qu’elle n’était pas une école « idéologique » qu’elle était entièrement ouverte sur le monde : « Celui qui prétend que la science de l’esprit d’orientation anthroposophique ouvre l’école Waldorf dans le but d’y faire entrer sa conception du monde ne dit pas la vérité.

J’exprime cela le jour même de son ouverture. il ne nous importe pas d’apprendre aux jeunes les principes qui sont les nôtres, ni le contenu de notre conception du monde. Nous ne voulons pas d’une éducation dogmatique, nous cherchons seulement à transformer en un acte éducatif vivant ce que nous avons acquis à l’aide de la science de l’esprit« . (Rudolf Steiner in der Waldorfschule. Ansprachen für die Kinder, Eltern und Lehrer)

Alors, allons-nous continuer d’aller à la rencontre des trolls animés d’un mauvais esprit ?

Plus que jamais j’aspire à la liberté fondamentale de l’être, à la véritable rencontre de l’Autre. La reconnaissance de l’altérité est un défi pour tous… même pour les fées ! Prendre sa place tout en ménageant la place de l’Autre est au coeur de ce nouveau cycle qui s’ouvre. Alors nous allons nous retrouver encore pour au moins neuf années, créer ensemble, célébrer ensemble et permettre aux enfants de tous horizons de bénéficier d’une belle pédagogie, créative, ouverte et humaniste ! J’ai beaucoup de projets dont je ne peux pas encore parler, mais que je vous dévoilerai aux moments opportuns.

Plus que tout, ce que je souhaite du fond du coeur, c’est la coexistence harmonieuse des voix, dans l’amour et le respect. Il ne me plaît ni de recevoir de la violence, ni de devoir m’en défendre. Ce n’est pas ma philosophie de vie. J’aurais préféré que ces personnes viennent véritablement me rencontrer plutôt que de m’agresser de la sorte ; ma porte est ouverte à ceux qui sont basés sur le coeur. Ces agressions se sont produites l’été dernier ; j’ai donc mis plusieurs semaines à en parler et si je le fait aujourd’hui, c’est parce que ma santé s’est dégradée entre temps et qu’en commençant cet article il y a quelques semaines, j’ai pris conscience que c’est lié.

Il y a de la place pour tout le monde, ceux qui préfèrent scolariser leurs enfants, comme ceux qui tentent l’aventure de l’instruction en famille ; ceux qui passent par des formations officielles, comme ceux qui se prévalent d’une  formation universitaire d’excellence pour bâtir leur corpus ; ceux qui se conforment comme ceux qui innovent. Ceux qui ne le comprennent pas sont vraiment à plaindre.

Alors, paix à toutes et tous. Sincèrement.

Petits compléments de dernière minute :

Pour ceux et celles qui ne les auraient pas encore écoutées, je vous invite à podcaster les trois enregistrement de Philippe Perennès pour Kaizen. J’admire énormément cet enseignant Steiner qui, par sa bienveillance et sa profondeur me fait beaucoup penser à Marsha Johnson.

Entre autres choses merveilleuses dont il parle, il y a notamment, dans le deuxième enregistrement, à 10 mn 15s, une chose extraordinaire : « Je trouve qu’il ne faut pas caractériser l’éducation Waldorf par rapport à l’Éducation Nationale parce que dans l’Éducation Nationale, il y a des excellents professeurs qui ont vraiment intégré tout ce que je viens de dire depuis longtemps et qui font s’exprimer leurs élèves et ça fait partie de leur travail au quotidien. Donc, je voudrais surtout pas donner l’impression que, ici, on fait quelque part… de graduer, il y a l’Éducation Nationale et la pédagogie Waldorf ; je ne serai pas du tout d’accord avec ça. »

J’ai envie de compléter en soulignant qu’il y a aussi des parents instruisant leurs enfants qui font un travail incroyable et notamment avec la pédagogie Steiner ; j’en connais beaucoup. Un peu de reconnaissance pour eux ferait du bien d’autant que les parents instruisant en famille sont souvent dans le collimateur des institutionnels et de tous ceux qui s’estiment très compétents à les critiquer à plus d’un titre…

Une autre remarque de ce professeur qui mérite tellement d’être soulignée (il y en aurait tant d’autres, c’est malheureusement une très petite sélection que je fais ici… mais sinon je ne terminerai jamais cet article…) à 8mn et 10s de la première vidéo ; il parle de son étude d’un cours de Steiner sur la nature humaine.

Avec beaucoup d’humilité, il explique que la première fois il n’a pas compris grand chose et a juste perçu qu’il y avait quelque chose d’important mais dont il était incapable de restituer le contenu tant c’était profond. Il poursuit ainsi : « Et donc j’ai fais un travail, ça fait 30 ans que je travaille dessus, maintenant, et tout doucement, je commence à découvrir précisément cette… cette vision de l’être humain qui est bien au-delà de ce que l’on peut tout simplement percevoir lorsqu’on a un enfant en face de soi« .

Merci Monsieur Perennès pour votre sincérité et votre humilité ; merci de vous montrer aussi humain, aussi proche. Nous sommes un certain nombre en tant que parents instruisant leurs enfants avec la pédagogie Steiner à étudier beaucoup et régulièrement les écrits de Rudolf Steiner, ce qui soutient, nourrit et entretient nos choix pédagogiques quels que soient ce qu’en disent certains… Vos paroles comptent beaucoup pour nous.

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Crédit photo Aurore de Hulster