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En vérité, il n’y a pas d’enfants difficiles – Penser autrement l’éducation

par | Oct 27, 2020 | Jardin d'enfants, Pédagogie Waldorf-Steiner, Ressources Parents, Travail personnel du parent | 0 commentaires

En vérité, il n’y a pas d’enfants difficiles, une réflexion

« En vérité, il n’y a pas d’enfants difficiles – Penser autrement l’éducation » est un livre écrit par Henning Köhler, paru en mai 2006 dans sa version française traduite par Geneviève Bideau aux éditions Novalis.

J’étais très curieuse – pour des raisons personnelles – de lire ce livre de 248 pages, denses et rigoureusement argumentées.

En vérité, il n’y a pas d’enfants difficiles est un livre profond et très beau qui a pour propos de mettre en lumière la vérité des enfants épinglés comme étant difficiles.

Derrière cette appellation, il y a toujours l’incapacité des adultes à restituer à l’enfant sa « nature lumineuse« , ainsi que le formule l’auteur dans cette très belle expression. (page 13)

Aucune culpabilisation des parents ou de l’adulte n’est mise en oeuvre dans ce livre, mais une puissante volonté d’éclairer ceux-ci sur la souffrance de l’enfant « dans le monde et à son contact, en raison de son originalité indomptable ou de sa nature oscillant entre des extrêmes » (page 34).

C’est un livre exigeant, qui demande d’aller en profondeur mais qui amène à se poser les bonnes questions, à élargir notre connaissance du vivant : derrière les manifestations difficiles d’un enfant, « quelles facultés » non enfants difficilesencore décelables sont-elles en train de mûrir ? (page 43)

Bien sûr, cette démonstration est faite avec les outils de la réflexion anthroposophe (un paramètre à prendre en compte si vous souhaitez le lire et bénéficier de sa richesse).

De fait, la vie spirituelle de l’enfant est prise en compte, ce qui, pour ma part, revêt une grande cohérence ; l’on ne se place plus dans une conception matérialiste de la vie, la vie intérieure prend une toute autre dimension.

J’aime d’ailleurs beaucoup les rappels de Henning Köhler en la matière, citant les convictions de la grande Maria Montessori qui est tellement mise en avant chez nous depuis quelques années, telle que « l’enfant possède dès avant la naissance une véritable vie de l’âme (…) un esprit (s’est) fait chair pour vivre sur cette terre » (page 50).

On ne saurait être plus clair ! Voilà qui cloue le bec à ceux qui voudraient encore conspuer la pédagogie Steiner parce qu’elle prend en compte la vie de l’âme de l’enfant. Excellent, non ?

Je vous disais plus haut qu’il n’y a aucune culpabilisation de l’adulte ; il y a plutôt un appel à la responsabilité : un enfant dit difficile « élit » ses parents et ne « déboule » pas dans leur vie par hasard (si vous saviez comme ce dernier mot m’a touché… « débouler » a été ma spécialité en cette vie).

Leur compréhension de leur enfant est requise pour adoucir les « conflits d’incarnation » de leur enfant (page 67), a fortiori, dans une société où  l’écart est de plus en plus grand avec les besoins de l’âme de l’enfant, ce qui a pour conséquence que l’enfant se sent de plus en plus étranger à ce monde dans lequel nous vivons, avec toute la solitude que cela implique.

Je relis des passages de ce livre alors que les dernières déclarations de notre président sur l’IEF montrent une fragilisation de l’enfance à venir encore plus grande, encore plus dramatique, encore plus mortifère, qu’elle ne l’est déjà si rien ne change. Serait-il urgent d’élargir notre compréhension du petit être qu’est l’enfant ? Plus que jamais.

Comme le dit l’auteur de « En vérité, il n’y a pas d’enfants difficiles », dans une magnifique formulation : « l’offensive contre l’enfance est en même temps l’offensive contre l’individualité créatrice » (page 119).

Quelle solution nous reste-t-il ?

Nous consacrer à l’enfant. Consacrer, un mot qui appartient au lexique religieux et qui donne ici tout son sens à la mission des adultes.

Je partage bien des réflexions de l’auteur, en particulier celle-ci : « … les adultes que nous sommes n’ont pas le droit de revendiquer que les enfants nous soient reconnaissants de notre peine. Qu’un enfant nous soit donné est à soi seul une forme de reconnaissance bien suffisante. C’est nous qui devons en éprouver de la gratitude à l’égard de l’enfant et du ciel » (page 175).

On n’y perd jamais à se consacrer aux enfants.

Bibliographie complémentaire : pour ceux qui lisent l’anglais ou l’espagnol, vous pouvez trouver des ouvrages de Henning Köhler en téléchargement libre sur le site The Online Waldorf Library.

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Crédit photo Aurore de Hulster